La ministre des Affaires étrangères s’est prononcée pour la première fois, sur l’affaire du présumé trafic de passeports diplomatiques dans laquelle deux députés sont cités. Me Aïssata Tall Sall estime qu’à l’étape de l’enquête, il faut attendre les conclusions. Par Malick GAYE –
Aïssata Tall Sall était attendue sur l’affaire du présumé trafic de passeports diplomatiques. La ministre des Affaires étrangères qui, depuis l’éclatement de cette affaire dans laquelle les noms de deux députés ont été cités, s’était fait remarquer par le silence. En marge de la cérémonie d’ouverture du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité, Aïssata Tall Sall n’a pas échappé aux questions des journalistes sur le sujet.
«Soyons ensemble et acceptons que ce sont des hypothèses de trafic de passeports diplomatiques. Cette affaire-là, je l’ai apprise comme tous les Sénégalais l’ont apprise. L’opinion passe son temps, tous les jours, à nous faire des leçons sur l’Etat de Droit, eh bien la leçon par la preuve, c’est cette affaire. Moi, ministre des Affaires étrangères, il y a la séparations des pouvoirs et le secret de l’enquête qui m’empêchent de me prononcer», a-t-elle déclaré pour éviter de faire un commentaire sur la question.
Pour autant, avoue-t-elle, «cette affaire, entre guillemets, serait partie de l’Assemblée nationale, or il y a une séparation de pouvoirs entre l’Exécutif et le Législatif. Ce qui est l’obstacle, c’est le secret de l’enquête. Quand une affaire est à l’enquête, qui peut en parler, même s’il en a connaissance, il n’a pas le droit de la révéler».
Après l’arrestation de Kilifeu et Simon, deux rappeurs et activistes, dans des affaires de trafic de visas, l’opinion publique s’est interrogée sur la rapidité de la procédure, comparée au trafic de passeports diplomatiques. Sous le feu des critiques, l’Assemblée nationale a sorti un communiqué pour informer de sa non-saisine par le Garde des sceaux afin de procéder à la levée de l’humilité parlementaire des deux députés incriminés. C’est par la suite que le ministre de la Justice a procédé à la saisine du Bureau de la Représentation nationale. Cette dernière se penchera sur la question à partir du 14 octobre prochain, date d’ouverture de la session ordinaire.
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