Samedi dernier, des agents des Eaux et forêts de Pikine, appuyés par des éléments de la Sûreté urbaine de Dakar et de l’Ong Wara-Salf-Eagle, ont mis fin au quartier Thiaroye Kao aux agissements de 3 présumés trafiquants de faune.

La lutte contre la criminalité faunique enregistre de nouveaux résultats. L’illustration peut se faire avec l’interpellation au quartier Thiaroye Kao, samedi dernier, de «8 présumés trafiquants de faune en flagrant délit de détention, circulation, commercialisation de dépouilles d’espèces animales intégralement protégées prévu et réprimé par la loi sénégalaise de 1986 portant Code de la chasse et de la protection de la faune», informe un communiqué de l’Ong Wara-Salf. Cette arrestation est l’œuvre des agents des Eaux et forêts du département de Pikine. Ces derniers ont bénéficié d’une «présence importante des éléments du commissaire Dramé de la Sûreté urbaine de Dakar» et de l’appui de l’Ong Wara-Salf-Eagle.
Au moment de leur interpellation, les sieurs Amadou Sougou et Abdoulaye Ba étaient «en possession de 1 peau de tête de lion, 1 peau de tête de léopard, 2 peaux de têtes de lion découpées, une vingtaine de morceaux de lion (pattes, dos, flancs), une dizaine de mètres de bandes de peaux de lion, les dépouilles d’au moins 6 servals (félin sauvage) et des munitions de calibre 22», renseigne le document de l’Ong Salf. Deux perquisitions autorisées ont permis la saisie au niveau de leurs magasins de «pas moins de 20 espèces différentes de dépouilles d’animaux sauvages dont 6 espèces intégralement protégées et en voie de disparition sur le continent et plus de 10 espèces partiellement protégées nécessitant une autorisation de commercialisation délivrée par les autorités compétentes».
Une troisième arrestation va être opérée à la Médina, à la suite d’une dénonciation. Et le sieur Cissé Sany d’être ainsi interpellé «à son domicile en possession de plusieurs morceaux de peaux de lion et diverses autres espèces protégées».
La procédure se poursuivant, cinq personnes ont été relâchées par les limiers à l’issue des premiers interrogatoires, indique-t-on. «La valeur des produits saisis sur ces 2 opérations représente plus de 2 millions de francs Cfa et le quadruple une fois exportés», renseigne-t-on encore.
Les deux espèces citées, le lion et le léopard, «sont menacées d’extinction dans leur milieu naturel et bénéficient d’une protection absolue sur toute l’étendue du territoire national. Il est interdit de les abattre, de les détenir et d’en faire commerce», fait remarquer le document de l’Ong Salf. Qui ne peut manquer de préciser qu’«une nouvelle fois, cette opération a mis en évidence l’importance du commerce illicite de lions au Sénégal, des grands félins en général, malgré les efforts de conservation des autorités environnementales nationales et internationales au Sénégal».
Espèce gravement menacée en Afrique et dans le monde, le lion, emblème du Sénégal, demeure un animal dont l’abattage «ne peut être autorisé que sur ordre présidentiel». «Dans la région de l’Afrique de l’Ouest, il reste moins de 400 lions vivants», rappelle-t-on.
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