Le M2D s’est prononcé sur l’affaire du trafic de passeports diplomatiques dans laquelle des députés de la majorité présidentielle seraient impliqués. Dans un communiqué, les membres de ce mouvement demandent la «levée de l’immunité parlementaire des députés cités dans l’affaire des passeports diplomatiques frau­duleux». Ils veulent ainsi que le président de la Répu­blique donne instruction afin que le ministre de la Justice lance la procédure au niveau de l’Assemblée nationale. De même, ils exigent un «audit exhaustif des procédures de délivrance des passeports diplomatiques au niveau du ministère des Affaires étrangères». Les auteurs du communiqué, qui déplorent cette situation, souhaitent que ce document soit «conforme à l’esprit diplomatique sénégalais jadis connu pour son estime de soi, son honneur et sa dignité».
Par ailleurs, le M2D constate «l’instauration d’un système de répression des opposants politiques, des activistes et de toutes les voix discordantes même sans la commission d’un acte répréhensible, en utilisant souvent des prétextes fallacieux». Pour les membres de cette organisation, «avec des méthodes dignes des régimes dictatoriaux et patrimoniaux, Macky Sall est en train de transformer l’espace politique sénégalais en un vaste champ de terreur et d’intimidation, en utilisant le ministre de la Justice, le ministre de l’Intérieur et le procureur de la République comme ses bras armés».
Au même moment, dénoncent les auteurs du communiqué, «les affaires parfois criminelles, impliquant les membres ou soutiens du régime de Macky Sall et relatives à des infractions de faux-monnayage, de trafic de passeports diplomatiques, de détournement de deniers publics ou de falsification de décrets présidentiels, sont soit jamais instruits (…) soit instruits avec une lenteur procédurale exagérée même en situation de flagrance». Ce, ajoutent-ils, «avec des traitements de faveur inhabituels en remise de peine en cas de condamnation ou d’octroi de liberté provisoire avant leur procès». Fustigeant cette attitude, le M2D demande au chef de l’Etat de «mettre un terme aux intimidations et menaces qui pèsent sur l’opposition et les activistes et respecter scrupuleusement leurs droits constitutionnels à un traitement équitable et juste». Dans son document, le mouvement rappelle «qu’il n’hésitera pas à mobiliser le Peuple sénégalais, seul détenteur du pouvoir et au nom de qui la justice est rendue, pour imposer à tous le respect des institutions et des règles de la République». Et d’annoncer : «Le M2D ne manquera pas, dans les prochains jours, d’informer l’opinion nationale et internationale sur les actions qu’il compte entreprendre partout dans le pays et dans la diaspora pour faire cesser l’arbitraire et la privatisation de la Répu­blique».