La fusion entre l’Ipres et la Caisse de sécurité sociale est désormais effective, même s’il reste encore quelques détails à régler, selon Racine Sy. Il a demandé aussi aux travailleurs de l’institution, de se serrer la ceinture à cause de la diminution des cotisations provoquée par le Covid-19, qui a impacté de nombreuses entreprises. Lesquelles ont du mal à faire face à leurs charges sociales.Par Justin GOMIS

– Dans l’air depuis plusieurs mois, la fusion entre l’Insti­tution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) et la Caisse de sécurité sociale (Css) est presque actée. «Elle est déjà faite ! Il ne reste que sa matérialisation», dévoile Mamadou Racine Sy, Pca de l’Ipres. Le processus est très avancé avec le projet de numérisation du système de prévoyance sociale qui va mettre les deux entités sur un même fichier, avec une plateforme technologique sécurisée et une banque de données commune. Avec Ndamli, c’est une application qui va servir de guichet unique pour assurer une meilleure qualité de service et sécuriser les procédures.
Racine Sy se félicite de l’exécution des orientations du Conseil d’administration, avec l’aboutissement de ce processus. «Nous avons réussi ce qu’aucune institution de prévoyance sociale n’a réussi en Afrique. Le Sénégal donne l’exemple, à travers ce projet. Nous n’avons plus le choix. Quand nous avons un même système d’informations, une même base de données, un recouvrement unique, un paiement unique et un numéro d’immatriculation unique, je pense que la fusion est déjà faite», enchaîne Racine Sy, devant les directeurs généraux des deux institutions. Pour lui, c’est une anomalie qu’ils viennent de corriger. «Le Sénégal est le seul pays d’Afrique où il existe deux caisses de sécurité sociale qui s’adressent à la même population (employeurs et salariés). Je reste convaincu que l’innovation Ndamli va faciliter le rapprochement qui est aujourd’hui inéluctable…», assure Racine Sy, faisant cette déclaration en marge d’un match de foot entre la Css et l’Ipres, tenu ce samedi. D’après le Directeur général de l’Ipres, le processus de numérisation des cartes des pensionnés est quasiment parachevé. «La dématérialisation de nos procédures est aujourd’hui une réalité. Il est même à préciser que nous avons signé une convention avec un partenaire stratégique pour la généralisation des cartes à tous les participants. Ainsi, 500 000 cartes sont attendues pour satisfaire les pensionnés», annonce Amadou Lamine Dieng.
Par ailleurs, le Pca de l’Ipres a demandé au personnel de l’Ipres et de la Css de se serrer un peu la ceinture, à cause de l’impact du Covid-19 sur les finances des deux institutions. «Il nous faut revoir notre train de vie au niveau de nos institutions. Il faut que nous puissions réduire notre train de vie. Ainsi, c’est un plan d’économie à grande échelle que nous devons avoir», prévient Racine Sy, qui révèle la diminution des cotisations. Ce qui a entraîné, dit-il, la baisse des recettes à cause des difficultés rencontrées par les entreprises depuis bientôt deux ans. Il faut tenir un langage de vérité aux travailleurs de l’institution pour leur faire savoir que ce qui était possible, ne l’est plus. «L’idée est de rationaliser, mais pas question de se débarrasser des employés», poursuit-il, après avoir participé à la cérémonie annonçant la phase finale du grand Projet de modernisation et d’harmonisation des systèmes d’information des institutions de l’Ipres et de la Css. Par contre, cette politique d’austérité annoncée ne va pas toucher les retraités. Il leur promet même un cadeau de fin d’année. «Nous allons vers son augmentation», promet le Pca de l’Ipres, qui va arracher des sourires aux nombreux retraités qui se plaignent souvent de la modicité de leur allocation.
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