Un an après la mise en place de l’équipe en charge de la phase transitoire, la société Dakar-Bamako-ferroviaire, est loin, selon les cheminots, d’être sur les rails. En assemblée générale, hier, le Grand cadre des syndicats annonce un plan d’action pour exiger de l’Etat de mettre rapidement en place un plan de relance, avec des investissements nécessaires.

Les cheminots de la société de chemin de fer Dakar-Bamako-Ferroviaire ex-Transrail, ne sont pas près du bout du tunnel. La résiliation du contrat de concession, suivie de la reprise de ladite société de chemin de fer par les Etats sénégalais et malien n’a, semble-t-il, du moins pour l’heure, rien changé à la donne. Pis, de l’avis du coordonnateur du Grand cadre des syndicats, qui regroupe les syndicats Fetrail, Satrail et Sutrail, l’entreprise bat dangereusement de l’aile. Une situation de crise que le chemin de fer n’a jamais connue même dans les moments les plus critiques de la privatisation. Au­jourd’hui, selon Mame Demba Diakhaté, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de Dbf, les sentiments les mieux partagés par les cheminots de Dakar-Bamako-Ferro­viaire dans sa partie sénégalaise, sont la déception et la désolation.
Pour cause, dit-il, «l’équipe en charge de gérer la phase transitoire, dirigée par Joseph Gabriel Sambou, vient de boucler une année de sa gestion sans bilan». Ce qui a justifié la tenue d’une Assemblée générale d’information qui marquait le  démarrage du plan d’action d’indignation que déroulent les cheminots. Lequel plan d’action, aussi long que le linéaire du corridor Dakar-Bamako d’une distance de 1 287 km, fait suite à l’épuisement de toutes les démarches et alertes lancées aux autorités. Aussi et pour se faire mieux entendre, les cheminots multiplient les assemblées générales, les sit-in, les réunions, bref tout un arsenal de manifestations pour dénoncer la démarche des autorités sur la relance du chemin de fer. Selon, Mame Demba Diakhaté, «durant cette année de transition, rien n’a été fait. Aujourd’hui le Sénégal n’a aucune machine sur le corridor Dakar-Bamako. C’est catastrophique». Le syndicaliste s’offusque du fait que, «que les ouvriers restent souvent trois jours pour réparer une machine, faute de pièces. Ils sont obligés de ramasser des pièces de gauche à droite pour réparer les machines».
Sur les 7,5 milliards de francs que les deux Etats avaient promis d’injecter dans la phase de transition, alors prévue pour neuf mois, le cheminot s’étrangle : «C’est une goutte d’eau dans la mer. Ce que nous exigeons du président Macky Sall, c’est de mettre des moyens substantiels pour la relance du chemin de fer». Ce d’autant, indique le syndicaliste, que «son Plan Sénégal émergent ne peut pas réussir sans le chemin de fer, parce que pour avoir l’autosuffisance alimentaire, il faut un transport de masse et seul le chemin de fer peut le faire». Néanmoins, le cheminot perd son latin lorsqu’il s’agit de s’épancher sur la gestion de l’administrateur de Dbf, Joseph Gabriel Sambou. «Il est là, mais il ne pousse même pas sur les roues. Rien de ce qu’il a dit n’a été respecté». Mais, indique le nouveau patron du Satrail, Mame Demba Diakhaté, «la plus grande part de responsabilité incombe à l’Etat, parce que c’est lui qui l’a amené ici pour qu’il redresse l’entreprise. Mais aujourd’hui l’entreprise va de mal en pis».
Ainsi, les cheminots comptent dérouler un plan d’action qui va démarrer le 14 mars 2017 prochain, avec le regroupement de tous les cheminots du Dbf et l’ex-Transrail, pour exiger le paiement des indemnités de départ des retraités, mais également le contentieux social des ex-temporaires. Ensuite un sit-in est prévu «pour alerter l’opinion nationale et internationale, pour leur dire : attention un cheminot de 1947 et celui de 2017, il n’y a aucune différence. Nous nous battrons parce que le pays a besoin du chemin de fer. Et les autorités veulent enterrer les rails à travers le Ter (Train express régional) nous allons nous battre jusqu’au bout», soulignera M. Diakhaté.
nfniang@lequotidien.sn