Traitement des cancers, de la surdité… Les défis des spécialistes en Orl

La Société sénégalaise d’Orl et de chirurgie cervico-faciale a procédé hier au lancement du 14ème Congrès de la Société d’Orl des pays francophones d’Afrique (Sorlaf). Ce congrès, qui regroupe des spécialistes de l’otorhinolaryngologie, plus connu sous le nom d’Orl, se veut un cadre d’échanges, de partage d’expériences dans leurs spécialités. Il vise, entre autres objectifs, l’enseignement pour les plus jeunes mais aussi de maintenir un niveau de formation, de perfectionnement pour les moins jeunes. Satisfait d’avoir organisé ce congrès qui aurait pu avoir lieu depuis 2020 mais différé à cause de la pandémie du Covid-19, Issa Cheikh Ndiaye, Secrétaire général de la Société sénégalaise d’Orl, plaide la valorisation de la spécialité avec notamment les offres de bourses de formation. Il demande que ses politiques soient vulgarisées et «invite» l’Etat à appuyer le projet d’implantation cochléaire du Service universitaire d’Orl de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odonto-stomatologie de Dakar. Cela, afin de prendre en charge les difficultés auxquelles font face les malades. En 1988, se rappelle-t-il, les Orl du Sénégal se comptaient sur les doigts d’une seule même main. « Mais il faut reconnaître que beaucoup de régions aujourd’hui disposent d’un spécialiste. Des jeunes ont été formés et affectés pour permettre la prise en charge de ces malades», salue Issa Cheikh Ndiaye.
Organisé pour la première fois en 1988 à Abidjan, ce congrès des spécialistes des maladies du cou, de la gorge et des oreilles des pays francophones d’Afrique, a vu la participation d’une dizaine d’exposants et d’étudiants en médecine. Ces congressistes de l’otorhinolaryngologie africaine et d’ailleurs auront à débattre et échanger, au cours de cette rencontre de deux jours, sur des thèmes autour de la «prise en charge des cancers Orl dont les difficultés thérapeutiques interpellent quotidiennement, la réhabilitation de la surdité et chirurgie endoscopique en Orl». Ces thèmes, précise Issa Cheikh Ndiaye, «sont fédérateurs parce qu’ayant en commun un problème de prise en charge souvent difficile dans les espaces d’activités, notamment en Afrique subsaharienne».
«800 mille malentendants»
L’implantation cochléaire est un gros défi pour les pays d’Afrique subsaharienne. «Nous avons à peu près 800 mille malentendants présentant une surdité sévère et profond, mais les appareils conventionnels ne permettent pas à ses enfants d’entendre», a fait savoir Cheikh Ndiaye. Il précise qu’avec la nouvelle technologie, les enfants atteints de surdité peuvent être appareillés sur la base d’un implant cochléaire. Présidant le lancement de ce 14ème rendez-vous de la Francophonie Orl, le professeur Bara Ndiaye, Doyen de la faculté de médecine, de pharmacie et d’onto-stomatologie, a salué le dynamisme de la Société sénégalaise d’Orl qui, dit-il, est «portée depuis 30 ans sur ses fonds baptismaux avec une tenue régulière de son congrès national».
Tenu de façon conjointe avec le 30ème Congrès de la Société sénégalaise d’Orl (Ssorl) et le 4ème Congrès de l’African head and neck society (Afhns), le congrès s’achève ce samedi. Alors que le prochain se tiendra du 7 au 8 juin 2023 à Abidjan (Côte d’Ivoire), informe Pr Abdelahmid Benghalem de l’université de Marrakech (Maroc), Secrétaire général de la Fédération africaine des Orl et successeur de professeur Malick Diop, de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, à la tête de la structure.