5 femmes transformatrices de Thiénaba viennent de bénéficier d’une formation d’une semaine initiée par l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (Afao), qui vise, entre autres objectifs, à mieux outiller les femmes dans l’activité de transformation de la noix d’anacarde et leur permettre d’y apporter de la valeur ajoutée. La secrétaire générale du Gie Fass Diom de Thiénaba, Nogaye Sow, qui a pris part à l’atelier de formation, pense que «la formation est une excellente chose mais sans financement, il nous sera très difficile de mener à bien nos activités». Selon elle, grâce à l’Afao qui les accompagne depuis trois ans déjà, les femmes de Thiénaba ont acquis beaucoup de connaissances en termes d’amélioration des conditions de travail et de technologies modernes de transformation de la noix d’anacarde, mais, se désole la secrétaire générale du Gie Fass Diom, «elles butent encore sur l’accès aux finances».
Aussi, estime-t-elle qu’il est temps que les autorités étatiques mettent la main à la pâte pour leur faciliter cet accès qui leur permettrait de mieux tirer profit de leurs activités. Surtout, fait-elle remarquer, «quand on sait qu’avec l’arrivée des Indiens et des Chinois, nous ne sommes plus les seules à nous investir dans le secteur. Nous avons déjà envoyé des équipes à Sokone pour nous ravitailler en noix afin d’éviter des ruptures de stock, mais pour cela il nous faut au moins 10 millions de francs Cfa pour bien nous ravitailler».
Les femmes de Thiénaba ont posé la question des taux d’intérêt des banques sur les prêts. Lesquels, à leurs yeux, «doivent être revus à la baisse pour permettent aux femmes de mieux tirer profit de leurs activités et améliorer en conséquence leurs revenus».
L’atelier, consistant en une séance de renforcement de capacités de 25 femmes transformatrices à Thiénaba et une formation sur de nouvelles technologies modernes de transformation pour leur permettre de traiter la pomme d’acajou en plus de la noix, vise aussi l’apport d’une plus-value dans l’orientation et l’activité des bénéficiaires. Le chargé des programmes à l’Afao, M. Abdou Wahab Diop, soutient que «la recherche a permis de savoir qu’avec  la transformation de la pomme d’anacarde, il était possible de sortir beaucoup de dérivés comme les jus, des beignets, pour améliorer la valeur nutritionnelle de nos enfants». Il est d’ailleurs ressorti de ces recherches, à l’en croire, que «la pomme d’anacarde est deux fois plus riche que la viande en calories et en vitamines et elle est moins chère». Entre autres objectifs de cette session de formation : «Amener les transformatrices à une appropriation du produit afin d’en faire un produit alimentaire riche.» Mais aussi «l’Afao a permis d’outiller les femmes et de les mettre en réseau pour mieux rentabiliser le produit», indique Abdou Wahab Diop qui a fait savoir que «depuis le début du programme,  quelque 180 femmes ont été formées dans les techniques de transformation de la noix d’anacarde et 25 autres dans celles de la pomme d’anacarde dans les zones de Rufisque, Ziguinchor et Thiénéba. Elles devront être mises en réseau et outillées pour assurer le développement dudit secteur et par voie de conséquence améliorer la valeur nutritionnelle de notre alimentation mais aussi les revenus des femmes qui s’activent dans le secteur».
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