«Depuis trois ans déjà, les femmes de Thiénèba ont acquis beaucoup de connaissances en termes d’amélioration des conditions de travail et de technologie moderne de transformation de la noix d’anacarde, grâce à l’Association des femmes de l’Afrique (Afao) qui nous accompagne. Mais nous butons encore sur l’accès aux finances. La formation est une excellente chose, mais sans financement, il nous sera très difficile de mener à bien nos activités». C’est l’avis du secrétaire général du Gie «Fass Diom» de Thiénéba, Nogaye Sow. Elle réagissait ainsi, en marge de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de formation destiné à 25 femmes transformatrices de son organisation. Laquelle formation initiée par l’Afao, vise à mieux outiller les femmes dans l’activité de transformation de la noix d’anacarde et leur permettre d’y apporter de la valeur ajoutée. Selon Mme Sow, «il est temps que les autorités étatiques mettent la main à la pâte pour leur faciliter l’accès aux crédits qui leur permettrait de mieux tirer profit de leurs activités». Surtout, fait remarquer le secrétaire général du Gie «Fass Diom» de Thiénèba, quand on sait qu’avec, «l’arrivée des Indiens et des Chinois, nous ne sommes plus les seules à s’investir dans le secteur. Nous avons déjà envoyé des équipes à Sokone pour nous ravitailler en noix, afin d’éviter des ruptures de stock mais pour cela, il nous faut au moins 10 millions de francs Cfa pour bien nous ravitailler». Elle poursuit pour se poser la question des taux d’intérêt que les banques fixent sur les prêts. «Des taux qui doivent être revus à la baisse pour nous permettent de mieux tirer profit de nos activités et améliorer en conséquence nos revenus».
Revenant sur l’atelier de formation, Abdou Wahab Diop, chargé des programmes à l’Afao, d’expliquer qu’il consiste à renforcer les capacités de 25 femmes transformatrices sur les nouvelles technologies modernes de transformation qui devront leur permettre de traiter la pomme d’acajou en plus de la noix. Ce dit-il, «pour apporter une prévalue dans l’orientation et l’activité des femmes». Il ajoute : «la recherche a permis de savoir qu’avec  la transformation de la pomme  d’anacarde, il était possible de sortir beaucoup de dérivés comme les jus, des beignets pour améliorer la valeur nutritionnelle de nos enfants». A titre d’exemple, dit M. Diop, «il est ressorti de ces recherches que la pomme d’anacarde est deux fois plus riche que la viande en calorie et en vitamine et elle est moins chère». Aussi, l’objectif de cette session de formation de formatrices «est d’amener les transformatrices à une appropriation du produit afin d’en faire un produit alimentaire riche», explique M. Diop. Mais au-delà poursuit-il, «l’Afao a en perspective d’outiller les femmes et de les mettre en réseau pour mieux rentabiliser le produit». En effet, fait-il savoir, «depuis le début du programme,  quelques 180 femmes ont été formées dans les techniques de transformation de la noix d’anacarde et 25 autres dans celles de la pomme d’anacarde dans les zones de Rufisque, Ziguinchor et Thiénèba. Tout un groupe qui devra être mis en réseau et outillé pour assurer le développement dudit secteur et par voie de conséquence améliorer la valeur nutritionnelle de notre alimentation mais aussi les revenus des femmes qui s’activent dans le secteur».

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