Le directeur de la Promotion de la bonne gouvernance se veut clair sur la polémique autour de la gestion des ressources minérales : «On ne peut pas tout mettre à nu. Il n’y a aucun Etat qui le fait au monde. Et ce qui caractérise la citoyenneté, c’est aussi la responsabilité. Si on veut exercer sa citoyenneté, on doit aussi savoir faire preuve de responsabilité», a déclaré Cheikh Fall Mbaye, hier à Thiès, au cours de l’atelier régional de partage sur le processus d’adoption de la loi sur l’accès à l’information. Il argumente : «Dans la loi sur l’accès à l’information publique, il est prévu des exceptions parce qu’il y a des données qui sont communicables et des informations qui ne le sont pas.» Lesquelles informations, poursuit M. Mbaye, «sont limitativement énumérées dans les exceptions. Et si le citoyen veut disposer de ces informations, ce ne sera pas possible, parce que tout ce qui est lié à la sécurité, à la préservation de la vie privée et le secret médical sont des informations qui ne sont pas communicables». Au-delà, il fera noter que le Sénégal a eu des avancées significatives dans l’exploitation de ces dites ressources minérales, «le pays vient de passer au niveau du Comité de validation de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (Itie) et il a été jugé pays ayant accompli des progrès très satisfaisants. Cela veut dire qu’aujourd’hui, nous sommes dans le quota de tête des pays africains en matière de transparence dans l’exploitation des ressources minérales. C’est extrêmement important. C’est un excellent travail qui a été fait sous la houlette de l’Itie Sénégal». Et déjà, signale M. Mbaye, «il y a une possibilité de disposer de toutes ces informations sur le site internet de l’Itie. Toutes les informations et contrats sont publiés au niveau du site et cela permet de fournir aux citoyens des informations fiables et sûres pour éviter la polémique et les rumeurs». Dans cette perspective, poursuit le directeur de la Promotion de la bonne gouvernance, «l’adoption de la loi sur l’accès à l’information publique va renforcer ce dispositif. Déjà il y a aujourd’hui, plusieurs secteurs qui offrent une possibilité aux citoyens d’accéder à l’information. Nous avons beaucoup de dispositions réglementaires et législatives, notamment le code de transparence, le code générale des collectivités locales, la loi sur les archives entres autres qui permettent aux populations d’accéder à l’information mais ce qu’on n’avait pas c’est une loi générale qui puisse encadrer tout ce dispositif-là pour permettre aux citoyens d’accéder à l’information y compris les informations qui sont liées à l’exploitation de ces ressources qui seront disponibles». Reve­nant sur l’atelier régional de partage sur le processus d’adoption de la loi sur l’accès à l’information initié par le ministère de la Bonne gouvernance et de la protection de l’enfance, Cheikh Fall Mbaye d’indiquer que «c’est un travail que nous avons démarré depuis longtemps avec les acteurs de la Société civile mais également du secteur privé pour que le processus soit inclusif. Nous avons pensé qu’aujourd’hui, après avoir élaboré un avant-projet de texte, il y a lieu de le partager avec tous les acteurs à la base, notamment les administrations au niveau déconcentré mais également les collectivités locales, la Société civile locale, afin que la démarche soit inclusive et participative et que tout le monde soit, avant même l’adoption de la loi, imprégné des enjeux de l’accès à l’information de son importance dans la vie de tous les citoyens au quotidien». En effet, renseigne-t-il, «l’adoption de cette loi là c’est pour réglementer l’exercice d’un droit constitutionnel qui est l’accès à l’infor­mation aux citoyens. Mais des informations fiables qui seront puisées à des sources authentiques et fiables pour ainsi mettre un terme à la rumeur».
nfniang@lequotidien.sn