Transport de personnes et de marchandises : Dakar et Nouakchott dégagent la route

Après des rapprochements dans beaucoup de domaines, le Sénégal et la Mauritanie ont mis fin au gel de l’accord sur le transport routier de personnes et de marchandises. Le corridor sera rouvert après plus de 15 ans de fermeture, et va permettre d’intensifier les relations entre les deux pays qui ont lié leur destin dans l’exploitation du gaz de Gta.Par Dieynaba KANE –
Plus de 15 ans d’attente. Depuis 2010, le corridor Dakar-Nouakchott était fermé. Et les transporteurs routiers sénégalais étaient obligés de débarquer leurs marchandises à la frontière, avant qu’elles ne soient chargées par des Mauritaniens jusqu’à Nouakchott ou Nouadhibou. Et vice-versa ! En attendant la fin de la construction du pont de Rosso, les échanges commerciaux vont reprendre.
L’accord de transport routier de personnes et de marchandises entre la Mauritanie et le Sénégal est entré en vigueur, après qu’il a été scellé vendredi. Le ministre de l’Equipement et des transports de la Mauritanie, M. Ely Ould El Veirik, et le ministre sénégalais des Infrastructures, des transports terrestres et aériens, M. Yankhoba Diémé, étaient vendredi dernier dans les locaux de la Société des Bacs de Mauritanie pour procéder «à la déclaration conjointe de l’entrée en vigueur de l’accord de transport routier de personnes et de marchandises entre la République islamique de Mauritanie et la République du Sénégal, par l’abolition du principe de déchargement des marchandises à la frontière». Lors de cette cérémonie, le ministre mauritanien «a souligné que l’entrée en vigueur de cet accord et les facilités pratiques de transit qui l’accompagnent, sont susceptibles de lancer une nouvelle dynamique pour améliorer le climat des affaires, encourager les transactions commerciales et élargir le cercle des interactions humaines, conformément à la volonté des dirigeants des deux pays frères, Son Excellence le président de la République M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et son Excellence le président de la République du Sénégal, M. Bassirou Diomaye Faye, et aux aspirations des deux peuples frères». Pour sa part, le ministre sénégalais des Infrastructures, des transports terrestres et aériens a fait savoir que les liens anciens et renouvelés entre les deux pays «exigent des responsables qu’ils gèrent ce domaine commun de manière appropriée, humaine et équitable». Yankhoba Diémé a, par la même occasion, souligné que «la mobilité et le mouvement n’ont jamais été une exception dans notre région, mais ont constitué une caractéristique essentielle de nos sociétés». Il a en outre précisé que «cette mobilité fait partie intégrante de notre patrimoine civilisationnel, un facteur de résilience sociale, de transmission culturelle et d’intégration régionale, et que sa reconnaissance incarne la volonté commune de la réglementer sans freiner sa dynamique naturelle». Saluant dans la même veine la relation fraternelle entre les présidents des deux Etats, M. Diémé soutient que «l’entente existante entre eux, basée sur le respect mutuel, la vision commune et le service de l’intérêt général, donne à cette coopération un élan politique fort et durable, et reflète également une ambition commune de faire des relations mauritano-sénégalaises un pilier de la stabilité, de la paix et de l’intégration dans notre région». Il a aussi déclaré que la récente visite du Pm Ousmane Sonko «en Mauritanie est considérée comme une étape stratégique majeure, qui a permis de réaffirmer la haute volonté politique de renforcer la coopération sectorielle, de faciliter les échanges et d’ouvrir de nouvelles perspectives de coopération dans les domaines d’intérêt commun». Il faut noter que «M. Mohamedou Ould Sidi, président de la Fédération nationale des transports, a expliqué que les intérêts des transporteurs sont protégés dans cet accord, car un comité technique a été formé pour étudier les prix du transport de marchandises et de personnes, soulignant que cet accord offrira de nombreuses opportunités aux transporteurs».
Par ailleurs, les auteurs du document informent que «la délégation ministérielle a effectué une visite d’inspection et d’information au projet de pont de Rosso, où elle a écouté des explications sur les étapes d’avancement des travaux de ce pont».