Quatre détenus ont été attraits ce jeudi à la barre du Tribunal de Grande instance de Diourbel pour être fixés sur leur sort. A l’issue du procès, trois d’entre eux ont été condamnés à 3 mois d’emprisonnement ferme pour transport illégal en cette période d’Etat d’urgence. Le quatrième écope d’une peine de 2 ans dont 6 mois ferme. Il avait violenté deux agents des Forces de défense et de sécurité.

Poursuivi pour le délit de «transport irrégulier entre Touba et Diourbel», Bathie Ndiaye, âgé de 52 ans, a été reconnu coupable par le Tribunal des Flagrant délits de Diourbel qui l’a condamné à une peine de 3 mois ferme. A la barre, le sieur Ndiaye a reconnu avoir transporté de Touba à Diourbel un client pour 4000 francs Cfa. «J’ai acheté du gasoil à 2000 francs Cfa. Je sais que j’ai fauté, je demande pardon. Je suis vraiment désolé», dit-il.
Déthié Gadiaga poursuivi également pour transport irrégulier entre Dakar et Touba a, lui aussi, été condamné à 3 mois d’emprisonnement ferme en plus d’une suspension pour six mois de son permis de conduire. Déthié Gadiaga a ainsi tenté de justifier devant le juge, les raisons de ses déplacements entre Dakar et Touba. «J’ai effectué un déplacement entre les deux villes pour récupérer de l’argent auprès des clients à qui j’avais vendu des marchandises à crédit. Je suis revenu du Brésil le 3 mars dernier et je leur avais remis des cheveux (tissages) et des produits cosmétiques. Depuis quelque temps, je les appelle pour le paiement mais ils ne répondent pas. C’est pourquoi j’ai décidé d’aller à Touba», explique-t-il. Il a aussi demandé pardon au Tribunal.
Le cas du véhicule, qui effectuait des va et vient entre Touba et Kaolack, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cette situation a pratiquement mis le juge dans tous ses états. Ainsi, Fallou Galass Ndiaye a reçu la même sanction que les sieurs Ndiaye et Gadiaga. Il est aussi reconnu coupable de transport irrégulier entre Touba et Kaolack.
Selon le juge, l’inculpé faisait des navettes sur cet axe dès le début de l’Etat d’urgence décrété par le Président Sall pour lutter contre la pandémie du Covid-19. «Le véhicule a amené un malade à Kaolack. Depuis le début de la pandémie, le véhicule en question a fait plusieurs navettes entre Touba et Kaolack. C’est le gouverneur de Kaolack qui l’a identifié. Et c’est ce qui a causé le cas communautaire au coronavirus de Kaolack», a regretté le juge du Tribunal des Flagrants délits.
De même, M. le Juge a rappelé aux prévenus que 80% des cas de contamination au coronavirus sont liés aux conducteurs de moto-Jakarta et aux chauffeurs de véhicules exerçant clandestinement du transport inter-régions en cette période. Abdou Lakhat Touré lui, a été condamné à 2 ans dont 6 mois ferme. Ce dernier a été interpellé vers 21 heures à Touba par les Forces de l’ordre et il a refusé d’obtempérer en tentant de résister. Comme si cela ne suffisait pas, l’inculpé a fracturé le bras d’un policier et poignardé un autre à l’aide d’un tournevis qu’il détenait par devers lui. Le sieur Touré a comparu ce jeudi pour la deuxième fois devant la barre du Tribunal pour des délits de violence.