Dans le cadre de la modernisation du secteur des transports, «Jolof mobility» veut enrôler les chauffeurs de taxi dans la digitalisation des services. Pour cela, la startup a mobilisé les acteurs des transports autour de la 1ère édition de la Grande rencontre des taxis tenue lundi sur le thème : «Le taxi sénégalais en mouvement : vers un avenir moderne et durable.»Par Dialigué FAYE –

 Intégrer les chauffeurs de taxi traditionnels dans l’économie numérique, c’est l’ambition de «Jolof mobility». Pour cela, la startup a organisé, lundi, la 1ère édition de la Grande rencontre des taxis sur le thème : «Le taxi sénégalais en mouvement : vers un avenir moderne et durable», afin de sensibiliser ces acteurs du transport urbain sur les enjeux de la digitalisation.

«Aujourd’hui, force est de constater que le secteur a besoin d’un nouveau souffle, d’une transformation profonde. Un modèle qui embrasse le numérique, qui s’organise avec efficience, qui bénéficie d’un soutien financier solide, qui place l’humain au centre, qui est résolument moderne et durable», a expliqué Fama Sylla Mbaye, responsable de «Jolof taxi», une application mobile. Laquelle a pour mission de renforcer la souveraineté économique du secteur des transports sénégalais. En effet, relève Mme Mbaye, «une part considérable du transport urbain est sous l’influence d’intérêts extérieurs. Des plateformes étrangères dictent les règles, organisent le marché, captent les revenus, tandis que notre économie nationale perd son emprise sur ce secteur stratégique. Il est impératif de reprendre la main, de réaffirmer notre souveraineté sur ce domaine vital. De bâtir des solutions ancrées dans notre territoire, avec nos entreprises, pour que les retombées bénéficient en priorité à notre Nation. Ce combat pour notre autonomie économique, nous ne pouvons le mener seuls».
C’est pourquoi invite-t-elle tous les acteurs du secteur à mutualiser leurs forces. «Ce secteur est viable, ce secteur est indispensable à notre fonctionnement, mais il a besoin de votre engagement actif, d’investissements judicieux, d’un accompagnement sur le long terme, d’une vision partagée pour l’avenir», a-t-elle déclaré devant les chauffeurs de taxi. Qui disent n’être pas contre les applications. «L’intégration des plateformes dans le secteur du transport doit être encadrée, pour que tout le monde puisse en profiter. Les taxis ne doivent pas être laissés en rade. Nous demandons un accompagnement pour la modernisation du secteur», martèle Modou Seck, responsable du Groupement des chauffeurs de taxi.

Venu présider l’ouverture de cette rencontre, le ministre des Infrastructures et des transports terrestres et aériens a relevé les nombreux défis auxquels le secteur est confronté. Entre autres, Yankhoba Diémé cite la vétusté du parc, l’insécurité persistante, la précarité dans les conditions de travail des chauffeurs, la non-prise en compte du besoin du citoyen. Ce qui, selon lui, crée une certaine asymétrie entre ce que veut l’usager et la pratique et la situation en termes de standards de nos taxis. D’où l’appel à une réforme du secteur lancé par le chef de l’Etat.

C’est dans cette perspective que «Jolof mobility» a initié un «programme qui offre à un chauffeur de taxi la possibilité de devenir propriétaire d’un véhicule propre en trois ans».

D’après le ministre, le secteur des transports est propice à l’investissement. Raison pour laquelle appelle-t-il la diaspora à y investir, afin que le Sénégal dépasse les pays qui sont aujourd’hui devant lui dans le domaine du transport urbain.

Mise en garde contre la hausse des prix
M. Diémé a profité de l’occasion pour exhorter les chauffeurs à respecter les prix du transport pendant les deux fêtes qui se profilent à l’horizon, notamment la Tabaski et le pèlerinage marial de Popenguine. Pour lui, ces deux évènements majeurs qui coïncident interpellent tous les acteurs du transport. «Nous ne voulons pas que Dakar Dem Dikk supplée à tous les transporteurs lors de ces deux fêtes. Nous voulons que chaque transporteur joue son rôle et que Ddd soit réduite à un rôle complémentaire, parce qu’autrement, nous prendrons toutes les dispositions pour que les citoyens soient satisfaits», avertit M. Diémé.

L’année dernière, à la veille de la Tabaski, non seulement El Malick Ndiaye, ministre des Infrastructures et des transports terrestres et aériens d’alors, s’était rendu à la Gare des Baux-maraîchers pour s’assurer du respect des prix, mais il avait aussi mobilisé des bus de la société Ddd pour soulager les voyageurs.
Le ministre Diémé ne veut pas que cette situation se reproduise cette année.
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