Dans un communiqué, le Collectif des travailleurs des sphères ministérielles de Diamniadio a déploré ses conditions infernales de travail. Tout en appelant le gouvernement à trouver des solutions, ils menacent, si rien n’est fait, d’observer un arrêt de travail.

Par Dieynaba KANE – Le Collectif interministériel des agents de l’administration sénégalaise a, à travers un communiqué, alerté le gouvernement sur les «conditions infernales que les travailleurs sont en train de vivre au niveau des sphères ministérielles de Diamniadio». Dans un document, ledit collectif souligne que «cette situation est très récurrente depuis la délocalisation des ministères à Diamniadio». Et d’expliquer : «La politique de l’Etat, qui consiste à créer des sphères ministérielles pour loger tous les services dans un même bâtiment, pour plus d’efficacité dans le travail, est salutaire. Mais malheureusement, les terribles conditions que nous sommes en train de vivre entraînent des conséquences énormes et impactent même l’efficacité dans le travail pour atteindre les résultats escomptés.» Selon les auteurs du document, «il s’agit des difficultés liées au transport, à la restauration, à la climatisation défectueuse, aux ruptures de médicaments dans les centres médico-sociaux des sphères». Appelant le gouvernement à trouver des solutions à ces difficultés, les travailleurs comptent prendre leurs responsabilités, «si rien n’est fait dans ce sens». Et de menacer : «Nous allons prendre nos responsabilités et cesser le travail, car dans ces conditions infernales, personne ne peut y vivre. Nous n’excluons pas de faire des actions dans ce sens, car nous avons l’impression que l’Etat a délaissé les travailleurs de Diamniadio au détriment des autres du Building administratif.»  Parlant des difficultés auxquelles ils font face, ils renseignent que l’accès à Diamniadio est «un véritable calvaire, car il n’y a pas de transport diversifié à cause de l’éloignement du site». «Il n’y a que le Ter pour rallier Diamniadio ou l’autoroute à péage qui coute excessivement cher. Les bus que l’Etat a mis à notre disposition sont très insuffisants par rapport à la demande des agents. En plus, la restauration nous cause énormément de difficultés dues au retard de paiement des fournisseurs par l’Etat, et cela occasionne très souvent des ruptures, des augmentations des tickets de restaurant sans l’avis de personne», ont déploré les travailleurs. Poursuivant leurs explications, ils font savoir que «l’Etat, à travers le Secrétariat général du gouvernement (Sgg)», leur «accorde une subvention de 1000 F pour le petit déjeuner et le déjeuner qui respectivement coûtent 1500 et 2500». Cela, ajoutent-ils, «veut dire qu’au bout d’une semaine, les 20 tickets de restauration mis» à leur «disposition s’épuisent».

Les travailleurs des sphères ministérielles de Ousmane Tanor Dieng et Habib Thiam, qui disent ne plus pouvoir «continuer à vivre dans ces conditions terribles, interpellent l’Etat pour le renforcement des bus, la subvention sur le prix du Ter, la dotation en cartes de péage, l’augmentation des tickets de restauration de 20 à 40 tickets et le paiement des prestations aux fournisseurs des restaurants».
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