Transports aériens : L’Aci veut une aviation africaine robuste

Les aéroports africains souffrent de problèmes de moyens, de capacités et de sécurité. En prélude à l’ouverture de la 70ème Conférence régionale de l’Association internationale des aéroports africains (Aci Afrique), qui doit s’ouvrir à Diamniadio et dont le thème porte sur «La résilience par l’innovation», le comité d’experts de l’Aci a tenu à Saly ce week-end, un workshop pour se pencher sur les maux dont souffrent les aéroports africains, mais également pour y apporter des solutions. A cette occasion, le Secrétaire général de l’Organisation africaine des aéroports (Aci) a peint un tableau peu reluisant de la situation. «En fait, il y a un grand manque de connaissance du secteur aéroportuaire, des problèmes de formation et aussi des problèmes de moyens, de capacités et de sécurité, parce que ça coûte cher. Il faut savoir que moins vous avez de trafic, plus l’infrastructure et l’exploitation coûteront plus cher. Alors plus vous avez du trafic, plus vous avez de la rentabilité, et c’est ça le grand problème en Afrique», indique-t-il. «Le trafic africain, ce sont 2% du trafic mondial, tandis que la population africaine, ce sont 15%. Il faut avoir beaucoup de moyens et donner plus d’importance à ce secteur pour qu’il se développe de plus en plus en Afrique», a conseillé Ali Tounsi.
Malgré ces nombreux problèmes qui risquent de plomber les aéroports africains en les rendant moins résilients, le Secrétaire général de l’Aci a espoir que cette conférence de Dakar, à travers la rencontre d’experts africains et internationaux pour discuter de l’aviation et des aéroports, trouvera des solutions pour rendre les aéroports africains plus attractifs. D’ailleurs, pour lancer des pistes de réflexion, six comités d’experts africains ont été mis en place pour discuter de la résilience des aéroports africains.
«Il y a le Comité de la sécurité et technique, le Comité ressources humaines, celui de la sûreté, le Comité de l’économie et celui de l’environnement. Tout ça, ce sont des sujets importants pour l’aviation, afin de rendre ce secteur plus sûr et plus soutenable Nous avons besoin d’une aviation africaine robuste, sûre et sécurisée. Nous avons besoin également d’une aviation africaine accessible pour tout le monde, que ce soit pour le futur, que voyager dans l’avion soit la même chose que voyager dans sa voiture», a déclaré M. Tounsi.
Pour ne pas généraliser, il a précisé que les problèmes notés dans les aéroports en Afrique dépendent des pays, mais aussi des politiques, en plus de l’importance que les gouvernements donnent à l’aviation, aux aéroports et à la compagnie. C’est dans ce sens qu’il a magnifié les efforts fournis par le Sénégal, qui a fait de grands pas dans ce domaine. Ce qui fait qu’il y a plus de 2 millions de passagers par an.
Les efforts du Sénégal salués
Pendant une semaine, le Sénégal sera la capitale de l’aviation africaine. Le week-end, c’était la rencontre des comités d’experts. Ensuite, il y aura l’ouverture de la 70ème conférence à Diamniadio dont le thème est : «La résilience par l’innovation.» «Comment on doit changer l’aviation en Afrique par l’innovation, pas seulement au niveau technologique, mais aussi au niveau management, sécurité, environnement ? Comment on va rendre le voyage plus facile ? Il ne faut pas que ça prenne 2h pour faire le check. Il faut qu’avec ton portable, dans ta maison, que tu aies ton billet et que tu ailles directement dans l’avion. C’est ce qu’on veut et pour ça, il faut beaucoup d’efforts, beaucoup de temps et des décisions politiques. Plus de 35 experts et plus de 450 délégués qui sont attendus, vont trouver des réponses à ces questions. Ça, c’est le résultat de l’attractivité du Sénégal, de l’accès facile de venir au Sénégal, et c’est un grand succès qui s’annonce», projette le Secrétaire général de l’Aci.
Le Directeur général de Limak-Aibd-Summa (Las) a magnifié la tenue de cette importante conférence, avant de revenir sur les excellents résultats obtenus par l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd). «Nous avons pu réunir une grande partie de délégués, ce sont 450 personnes qui participent. Nous aurons une très bonne conférence. Avec le Covid, nous avons vécu des difficultés. On commence à reprendre des forces, les participants sont en train de parler des difficultés qu’ils ont rencontrées et comment ils ont pu résoudre leurs problèmes, quelles sont les technologies et innovations qu’ils ont emmenées. Comment on va faire pour le futur ? Il faut reconnaître que nous avons eu de bons résultats. Nous sommes l’un des meilleurs aéroports au monde. Nous avons atteint les chiffres de 2019, pour 2022, nous avons fini avec 2, 6 millions de passagers et pour 2023, nous serons très proches des 3 millions, et cela montre que l’aéroport est résilient. Nous avons été élus le meilleur de l’Afrique, le plus agréable et le plus propre en 2022. Ce sont des chiffres qui confirment nos résultats et nous allons échanger sur nos pratiques, nos résultats avec le reste des aéroports de l’Afrique», a dit Askin Demir.
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