Les états généraux des transports publics ne seront pas une mince affaire. Pour bien se préparer, le Ministère des infrastructures et des transports terrestres et aériens (Mitta) va tenir un séminaire de préparation avec les structures étatiques ce jeudi. Objectif : «Harmoniser les positions des différentes structures de l’Etat en vue de trouver les consensus indispensables à la transformation des transports publics et de juguler les divergences avant les Etats généraux.» Par Dieynaba KANE –

La route est un mouroir, surmontée de désordre. En prélude aux états généraux des transports publics qui vont se tenir prochainement, le Ministère des infrastructures et des transports terrestres et aériens (Mitta) va tenir, à partir de ce jeudi, un séminaire de préparation avec les structures étatiques. Cette rencontre, qui va se dérouler du 18 au 23 juillet, va porter «sur les sous-secteurs routier, ferroviaire et aérien». Dans un document du Mitta, il est précisé que «leurs interactions avec le sous-secteur des transports maritimes seront évoquées et discutées en tant que de besoin». En outre, il est souligné que l’objectif général de ce séminaire est «d’harmoniser les positions des différentes structures de l’Etat en vue de trouver les consensus indispensables à la transformation des transports publics et de juguler les divergences avant les états généraux». Ainsi, les auteurs du document soutiennent que «l’atteinte de l’objectif général sus-évoqué passera par les objectifs spécifiques ci-après : faire le diagnostic du secteur des transports à travers les sous-secteurs routier, ferroviaire et aérien, harmoniser les positions des différentes structures de l’Etat sur les ajustements, réformes et autres actions à mettre en œuvre, identifier/confirmer les sujets qui feront l’objet d’échanges élargis aux autres acteurs des transports, et anticiper sur l’élaboration des documents de travail devant faire objet de discussion lors des états généraux, élaborer une version provisoire des Tdrs de l’atelier de préparation élargi des états généraux».

Il faut noter que, avant même la tenue de cette rencontre, il a été déjà constaté un certain nombre de problèmes qui plombent ce secteur d’une manière générale. Les auteurs du document font remarquer que «pour le sous-secteur des transports terrestres, les constats majeurs portent sur : des problèmes persistants d’une modernisation inachevée et de gouvernance, avec toujours une multiplicité d’acteurs opérant de manière encore non maitrisée totalement, un déficit de financement du secteur, l’absence de rationalisation des ressources des différentes structures centrales et sous tutelle, les difficultés de mobilisation des ressources à capter». Poursuivant leur diagnostic, ils ajoutent «une offre de transport public de mauvaise qualité (hormis le Ter et le Brt), avec des véhicules vétustes, engendrant des problèmes liés à l’insécurité routière, la gestion des infrastructures de transport, confiée pour la plupart à des entreprises étrangères, suscitant des préoccupations quant à la souveraineté nationale et à la pérennité des investissements locaux, une absence de cohérence et d’intégration des infrastructures routières, ferroviaires, maritimes et aéroportuaires, qui laisse place à une inefficacité faute d’une vision claire d’inter-modalité». Le Mitta déplore aussi «une faible digitalisation des systèmes de transport qui freine l’efficacité des prestations fournies».

S’agissant du sous-secteur des transports aériens, les auteurs du document font savoir que «les mêmes problèmes que les transports terrestres peuvent être soulignés, hormis les problèmes organisationnels et de sécurité résolus, en partie, par la nécessité de se conformer aux normes internationales en matière d’aviation civile». L’accent est mis également sur les enjeux économiques. D’après le Mitta, «selon une étude récente datée de 2022, l’économie sénégalaise perd annuellement 900 milliards de francs Cfa, soit environ 6% du Pib, du fait des dysfonctionnements induits par les externalités négatives des transports routiers à Dakar». Autres enjeux, renseigne le ministère, «la compétitivité du Port de Dakar, et l’exploitation prochaine des ressources pétrolières et gazières qui fera du Sénégal un Hub économique».
A l’issue de ce séminaire, il sera attendu le diagnostic mais surtout «les positions des différentes structures de l’Etat, sur les ajustements, réformes et autres actions à mettre en œuvre». De même, les sujets qui feront l’objet d’échanges élargis aux autres acteurs des transports seront connus.

Ces travaux vont jeter les bases des états généraux des transports publics qui vont permettre de «discuter des dysfonctionnements et difficultés du secteur, des défis, des innovations technologiques et des améliorations indispensables pour dessiner les contours d’un système de transports publics inclusifs et durables».
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