Si le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar suit le réquisitoire du procureur, le nommé Ibrahima Ba passera 3 ans en détention. Il est poursuivi pour le délit de vol en réunion commis la nuit avec effraction. L’affaire va être vidée demain.
Pour un vol en réunion commis la nuit avec effraction, le prévenu Ibrahima Ba risque de passer 3 ans en prison. L’affaire a été mise en délibéré au mercredi par le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar. Devant la barre, le mis en cause a catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés. Ceux-ci font suite à une plainte déposée par le plaignant au commissariat de police de Guédiawaye au lendemain du forfait perpétré chez lui au quartier Darou Salam. Dans sa déposition, la partie civile a déclaré avoir été victime de vol d’argent d’une valeur de plus de 5 mille euro, soit plus de 3 millions de francs Cfa, ainsi que d’autres montants en Cfa.
Selon lui, l’argent en question lui a été envoyé par un frère en Italie. Gardé dans un sac sous le lit, il a déclaré avoir failli tomber des nues lorsqu’au petit matin il a découvert la disparition mystérieuse dudit sac. Il a aussi dit aux enquêteurs que les visiteurs nocturnes ont aussi dérobé dans sa chambre son portable et les deux cellulaires de son épouse. Munie de toutes ces informations, la police va mettre la Sonatel à contribution pour situer la personne détentrice des appareils volés. Et après réquisition de la société nationale de télécoms, il ressortira qu’un individu a placé une nouvelle puce dans le téléphone de la partie civile. Toujours dans les conclusions de la société de téléphonie, le premier appel a été émis le lendemain du vol vers les environs de 11 heures.
Toutefois, le prévenu a affirmé à la barre être étranger au vol. La seule chose qu’il a reconnue a été la détention d’un des portables volés entre ses mains. D’après Ibrahima Ba, il aurait acquis le téléphone au niveau de «Case-Bi», moyennant la somme de 20 mille francs Cfa, vers 22 heures. La partie civile a évalué sa perte à la somme de 5 millions 500. «Vous avez en face de vous un voleur de mauvaise foi. C’est quelqu’un qui a été arrêté par une réquisition de la Sonatel», fulmine l’avocat du plaignant. Et de renchérir : «C’est lui le voleur parce qu’il a passé la nuit dans le quartier. Il a atteint le téléphone et pris la poudre d’escampette. C’est son papa qui a été mis à contribution pour son arrestation.» Pour conclure, le conseil de la partie civile a indiqué que les faits sont constants. Et pour les causes et préjudices subis, il a réclamé la somme de 6 millions de francs Cfa de dommages et intérêts.
Le procureur, dans son réquisitoire, a rappelé que le prévenu a nié le fait de vol en restant constant dans ses explications depuis l’enquête préliminaire. Il a également dit qu’«il n’a pas daigné répondre aux enquêteurs sans explication claire. Les conditions dans lesquelles il a acquis ce portable sont assez douteuses. Quelqu’un qui n’a rien à se reprocher, pourquoi éteindre son portable ?» Mais le maître des poursuites a tout de même demandé la disqualification du délit de vol en réunion commis la nuit avec effraction en recel. Pour la peine, le Parquet a requis 3 ans d’emprisonnement ferme.
Pour sa part, la défense a reconnu que «les faits sont constants. Il nie toute implication dans le vol perpétré dans la maison de la partie civile. Et ces faits, je les laisse à votre appréciation». Quant à la peine, l’avocat l’a jugée «trop lourde et excessive». Pour cette raison, la robe noire a demandé au Tribunal de tendre la perche à son client en faisant une application extrêmement bienveillante de la loi pénale.
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