Malgré leur condamnation, les étudiants Babacar Guèye, Mohamed Sarr et Adiogou vont regagner les amphithéâtres. Ils ont fini de purger la peine de 15 jours qui leur a été infligée pour défaut d’inscription au carnet sanitaire et diffusion d’images à caractère sexuel.

Les étudiants Babacar Guèye, Mohamed Sarr et Adiogou ont fait face au juge du Tribunal des flagrants délits pour défaut d’inscription au carnet sanitaire et diffusion d’images à caractère sexuel. Il leur est reproché d’avoir proposé des relations sexuelles tarifées et ont été condamnés à 2 ans dont 15 jours. En fait, ils s’étaient introduits dans le site de prostitution nexxna.com pour des parties de jouissance. Mais dans sa mission de veille sur les bonnes mœurs, la police a découvert sur chacun de leur numéro des écrits et des images qu’interdit la morale. C’est dans ces circonstances qu’un piège leur a été tendu par la police pour les alpaguer.
Devant le juge, les prévenus n’ont pas voulu assumer leurs actes. D’après Babacar Guèye, «c’est une femme qui m’a appelé. Après avoir demandé mon profil, elle m’a fixé un rendez-vous pour une partie de plaisir sexuel. Elle m’a proposé de me payer la somme de 20 mille francs après la conjonction sexuelle. Quand je suis arrivé au lieu convenu, je suis allé d’abord à la boutique pour acheter de l’eau. C’est ainsi qu’elle m’a fait signe de la main. Quand je suis venu vers elle, aussitôt la police est venue m’arrêter», a-t-il expliqué au Tribunal. Avant de préciser qu’il était poussé par la simple curiosité en entrant sur le site. Son coprévenu Adiogou embouche la même trompette. «J’ai reçu un appel d’une femme qui m’a fixé un rendez-vous dans un hôtel. Quand je suis arrivé, la police est venue m’arrêter», s’est-il justifié aussi. Leur compagnon de misère à Rebeuss, Mohamed Sarr, reste dans le même sillage. «J’ai été piégé par une femme dans les mêmes circonstances que mes coprévenus. Mais je n’ai jamais publié d’annonce sur le site incriminé pour solliciter une partie de plaisir sexuel. Elle m’a proposé des rapports sexuels en me demandant d’amener avec moi un préservatif. Mais j’ai décliné la proposition en lui faisant croire que je ne suis pas disponible. Une semaine après, la même personne m’a encore contacté. Et quand je lui ai posé des questions, elle a bloqué mon numéro. Le 26 novembre, je devais rencontrer mon directeur de thèse à l’Université à la Faculté de médecine et il m’a fait savoir qu’il n’était pas disponible et que je pouvais repasser le lendemain. Et comme j’étais curieux de savoir pourquoi elle a bloqué mon numéro, je l’ai appelée. Elle m’a dit qu’elle était au Mali et qu’elle vient de revenir, mais elle voulait qu’on se voie.» Il poursuit son récit : «Je lui ai dit comment cela allait se passer. Je lui ai demandé de venir à Nord Foire. Elle m’a dit qu’elle ne se déplace place. Elle m’a demandé de la retrouver à l’hôtel. Elle m’a demandé d’acheter un préservatif. On était d’accord qu’après les relations sexuelles, elle allait me payer la somme de 50 mille francs. Mais après, j’ai commencé à avoir des doutes. Quand je suis venu au rendez-vous, la police m’a interpellé.»
D’après le Parquet, ils ont été interpellés pour garantir la protection de l’ordre public sanitaire. «En vérité, ils ont proposé des relations rétribuées à des personnes. Et sur chacun de leur numéro, il a été trouvé des écrits et des images indécentes», dit le ministère public qui a requis 2 ans dont un mois ferme. Selon Me Kanouté, «c’est une erreur de jeunesse. A cet âge, tous les jeunes cherchent l’âme sœur. Est-ce que la police a le droit d’utiliser ces éléments pour procéder à l’arrestation de ces gens alors qu’elle pouvait fermer ce site ? On ferme les yeux sur le site et on laisse les jeunes tomber sous le coup de la loi», regrette-t-il. Alors que Me Fatoumata Sarr estime que la manière de procéder de la police est une incitation à la débauche. «Babacar est jeune, il a 19 ans et est très brillant. En plus, il est à l’abri du besoin», rappelle-t-elle. Elle a plaidé la relaxe pour non-inscription au fichier sanitaire. «Il n’y a pas d’image. Le site est privé, il n’est pas à la portée de tout le monde», dit-elle en plaidant la relaxe pour le chef de publication d’images et défaut de carnet sanitaire de son client. Le Tribunal les a déclarés coupables avant de les condamner à 2 ans dont 15 jours ferme.