Ouf de soulagement pour les parents de Chérif Ndao. Ils sont enfin rassurés que justice sera rendue à leur fils, arraché à leur affection de manière atroce en 2013. Cette affaire a été évoquée hier devant le Tribunal militaire. Mais, au vu des nouvelles constitutions, le juge a procédé au renvoi au 10 mars en audience spéciale.

Le Tribunal militaire a évoqué hier le dossier du sapeur-pompier Chérif Ndao. Plus de deux ans après sa mort par torture au cours d’une formation à Thiès, la famille de Chérif Ndao attendait que cette affaire soit appelée par le tribunal.  Il y a 7 soldats de feu poursuivis pour «torture et actes de barbarie ayant entrainé la mort», dont trois bénéficient de liberté : il s’agit de Cheikh Sadou Wonelou Habib Ndir, Samba Hadji et El Hadji Mamadou Ndoye. Les principaux auteurs que sont Onacis Bakouch Ndji Bassang, Baye Thiaw, Jean Baptiste Sagna et Lat Ndoye, seront jugés le 10 mars prochain. Au vu des nombreux avocats, qui se sont constitués et aussi de nombreuses affaires  inscrites au rôle du jour, le tribunal a décidé de renvoyer cette affaire à cette date pour plaidoirie en audience spéciale. Ces prévenus ne seront pas seuls à répondre de leurs actes. Ils vont comparaitre en compagnie du Dr Gisèle Wato Guèye, de l’Hôpital Aristide Le Dantec,  poursuivie pour faux sur un document médical. En fait, ce médecin a conclu dans son rapport d’autopsie que le jeune Chérif Ndao, est mort d’une mort naturelle. Une information qui avait du mal à passer aux yeux de l’opinion après les photos publiées dans Le Quotidien le 14 décembre 2013. Et c’est ce qui a amené les parents de la victime  à exiger une contre-expertise faite par le Pr Diatta de l’hôpital Principal de Dakar dont les conclusions attestent que l’élève sapeur est mort des suites de «contusions musculaires diffuses par coups et blessures compliquées de rhabdoyolyse et d’insuffisance rénale anurique associées à un paludisme grave avec défaillance neurologique rénale et hématologique».
A sa sortie hier de la salle d’audience, Dr Gisèle Guèye a été traitée de tous les noms d’oiseaux par les parents de la victime pour son acte. «Voilà l’hypocrite et pourtant elle a fait un serment. Mais, c’est un serment d’hypocrite», lui a craché un homme, la quarantaine révolue. Elle a failli même être prise à partie par un jeune qui dit être  le frère de la victime. Pour son salut, elle a sollicité l’aide d’un avocat qui a invité ce dernier à partir.
Il faut noter que le tribunal a rejeté la liberté provisoire sollicitée par les avocats de la défense en maintenant la date du renvoi. En tout état de cause, la famille se réjouit de la tenue de ce procès. Selon l’avocat de la partie civile, Me Assane Dioma Ndiaye, les parents de la victime ont soif de vérité. La robe noire souhaite qu’une peine dissuasive soit infligée aux prévenus afin que cela ne se reproduise plus et que ces commandants sachent qu’il n’y a plus d’exonération de la torture.
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