Le gérant de la société Promocom international, Serge Antoine, a été attrait par son associé Roger Urbano pour escroquerie et usurpation de fonction. En guise de réparation, le plaignant réclame 60 millions au prévenu. L’affaire sera vidée le 20 mars prochain.
En matière de business, il n’y a pas de sentiments. Serge Antoine l’a appris à ses dépens. Il a été attrait à la barre par son associé Roger Urbano pour usurpation de fonction d’architecte et escroquerie. Les deux hommes d’affaires se sont connus au début du mois d’août 2017 à Saly par l’intermédiaire d’un ami de Roger Urbano. Après discussion, Serge Antoine, âgé de 74 ans, s’est présenté à lui comme gérant d’une société et architecte de profession. Face à un tel profil, il lui a demandé d’être son associé. C’est ainsi qu’il lui a vendu 30 % des parts de la société moyennant la somme de 34,5 millions francs Cfa. Selon le plaignant, il n’a jamais en revanche reçu l’argent du prévenu. «A chaque fois que je voulais venir au sein de la société, il s’arrangeait pour m’en empêcher», a déploré la partie civile selon qui ledit contrat était verbal. Selon toujours Roger Urbano, le mis en cause lui avait promis un salaire d’un million 500 par mois, une voiture de service et portable avec du crédit.
A l’en croire, il a eu à lui remettre des chèques sans provision. Ce qui l’a ruiné complétement ces 19 mois passés. Ces déclarations ont été battues en brèche par le prévenu. A en croire Serge Antoine, son associé est de mauvaise foi. Mais il maintient qu’il est diplômé d’ingénierie en bâtiment public et qu’il est aussi un architecte grâce aux plans architecturaux qu’il conçoit.
Selon lui, il a créé sa société le 30 août 2017 avec son propre argent. «Roger Urbano m’a demandé de lui céder 20 % de mes parts à 34, 5 millions et je l’ai fait devant un notaire. C’est une honte quand je l’ai entendu dire qu’il n’a jamais vu le notaire. Quelques mois après, il est revenu à charge pour me demander de lui rembourser son argent car il a des difficultés financières. C’est ainsi que je lui ai remis la somme de 10 millions de francs en liquide, ce qu’il a nié», dit-il.
Concernant son incarcération, Serge Antoine dire être en prison pour un transfert d’argent sur un compte qui ne lui appartient pas. Selon l’avocat de la partie civile, Serge Antoine est coutumier des faits. «Il n’est pas architecte mais un ingénieur. Il s’est fait passer pour un gérant de société mais au moment où il l’a dit, la société n’a pas encore été créer. Il a reconnu avoir reçu 34 millions mais les chèques qu’il a eu à remettre mon client sont impayés», éclaire l’avocat. Il a réclamé 60 millions pour la réparation du préjudice. Le Parquet a requis l’application de la loi. De l’avis de la défense, c’est quand le plaignant a eu écho que son client a eu maille à partir avec la justice, qu’il s’est précipité pour déposer une plainte. Elle a invoqué l’article 407 du code pénal et demandé la relaxe de son client pour le délit d’escroquerie. Délibéré au 20 mars prochain.