Pour avoir attaqué et empêché des sapeurs-pompiers de faire leur travail, les prévenus, poursuivis pour violence sur des agents de la force publique et vol, ont été condamnés à 3 mois ferme. Ils devront payer aux parties civiles Paulo Issa Faye, Babacar Diallo et El Hadji Oumar Diatta la somme de 500 mille francs en guise de réparations.
3 mois ferme : C’est la sentence infligée par le Tribunal militaire à Mass Ndiaye, El Hadji Ndiaye et Victor Gomis. Nonobstant cette sanction, ces prévenus qui ont déjà fini de purger leur peine ont humé hier l’air de la liberté au même titre que leurs co-prévenus Elie Gomis et Abdou Ndiaye, renvoyés des fins de la poursuite. Ils comparaissaient pour violence sur des agents de la force publique et vol. Les faits se sont produits à Guédiawaye où les hommes de feu étaient en mission pour pomper les eaux stagnantes dans cette localité. Selon les révélations contenues dans le procès-verbal, le sieur Victor Gomis, ivre comme un Polonais, s’est opposé à cette mission. C’est ainsi qu’il les a abreuvés d’insultes de toutes sortes avant de faire appel aux jeunes du quartier qui s’en sont pris aux sapeurs-pompiers en leur administrant une sévère correction et en emportant leurs sacs «kasulback».
Pour sauver leur peau, les sapeurs-pompiers Paul Issa Faye, Babacar Diallo et El Hadji Oumar Diatta sont allés se réfugier dans une maison. Piqués par on ne sait quelle mouche, les prévenus sont allés les déloger de cette demeure en leur obligeant à aller se réfugier dans une mosquée. Ils ont dû leur salut grâce à l’arrivée de leur chef qui a fait appel à la police et à la gendarmerie pour les tirer des griffes de ces riverains. Arrêtés par les éléments de la Brigade de recherche, ils ont été placés sous mandat de dépôt pour les délits sus mentionnés.
Devant la barre, les mis en cause n’ont pas tous nié les faits. A l’exception de Elie Gomis et Abdou Ndiaye qui ont déclaré être étrangers aux faits, les autres ont avoué. Au vu de ces actes répréhensibles, le juge Ndary n’a pas manqué de souligner à l’endroit des prévenus que les sapeurs-pompiers ne faisaient que les aider.
Abondant dans le même sens, le commandant Wane qui a défendu les intérêts des parties civiles a évoqué l’éthique du sapeur-pompier : «Je ne veux connaître ni ta philosophie ni ta religion ni ta tendance politique. Peu m’importe que tu sois jeune ou vieux, riche ou pauvre, sénégalais ou étranger. Si je me permets de te demander quelle est ta peine, ce n’est pas par indiscrétion, mais bien pour mieux t’aider. Quand tu m’appelles, j’accours, mais assure-toi de m’avoir alerté par les voies les plus rapides et les plus sûres. Les minutes d’attente te paraîtront longues, très longues dans ta détresse. Pardonne mon apparente lenteur», a-t-il lu avant de réclamer en guise de réparations la somme de 600 mille francs.
Le Parquet, convaincu aussi de la culpabilité des prévenus, a requis 6 mois ferme contre tous. Quant à la défense, elle a plaidé la clémence en sollicitant une application bienveillante de la loi. Une demande acquise par le Tribunal qui, après avoir relaxé Abdou Ndiaye et Elie Gomis, a condamné Victor Gomis, Mass Ndiaye et El Hadji Ndiaye à 3 mois ferme et à payer aux parties civiles la somme de 500 mille francs en guise de dommages et intérêts.
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