L’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea) va mettre sur pied un fonds pour soutenir le financement de l’éducation sur le continent. Un besoin estimé à 30 milliards de dollars d’ici 2030 par la Banque africaine de développement.

C’est un secret de Polichinelle : l’Afrique traine un retard affligeant concernant le financement de son système éducatif. D’après la Banque africaine de développement (Bad), elle a besoin de 30 milliards de dollars pour garantir un système éducatif performant à l’horizon 2017. A Dakar, les 29 Etats membres de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea) ont souscrit à la mise en place d’un fonds pour le financement de l’éduction. Cette recommandation de l’Adea permettra de combler, voire réduire le déficit que traine l’Afrique dans le secteur éducatif. «Ce fonds africain sera mis en place par et pour les Africains qui tiendra compte de l’éducation à tous les niveaux, de la petite enfance à l’enseignement technique, professionnel sans oublier l’enseignement supérieur et la recherche», a déclaré hier Oley Dibba-Wadda, secrétaire exécutive de l’Adea lors de la cérémonie de clôture.
Par rapport au fonctionnement du fonds, l’Adea va consulter les Etats qui tous vont engager des consultations au niveau national afin de donner leurs positions sur cette idée de l’Adea.  Une étude sera également mise en œuvre pour inciter les partenaires de contribuer financièrement. «La Bad accorde son soutien aux mécanismes de la mise en œuvre de ce fonds. Cela va contribuer à faire en sorte que les systèmes éducatifs se développent et répondent effectivement aux besoins du marché de l’emploi afin de résorber totalement ou partiellement le problème du chômage», salue Etienne Porgo, chef de division à la Bad. Par ailleurs, l’investissement dans les  sciences et la technologie, l’accès et le maintien des filles à l’école constituent entre autres les recommandations phares de la triennale.
Président du comité d’organisation de la triennale, Mary Teuw Niane soutient que des ruptures doivent être opérées dans le système de management du secteur éducatif en Afrique. «Elles doivent être franches, éclairées et adossées à une vision qui permet à notre continent, notre Afrique de se hisser au niveau des standards internationaux en matière de formation et de prétendre, avec des chances réelles de succès, à participer à la compétition internationale autour de l’économie du savoir», indique-t-il.
D’après le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, une telle vision doit être relayée au niveau des Etats. Il dit : «Chaque Etat africain devra élaborer des stratégies pour la mise en place d’un système éducatif en adéquation avec les normes académiques et de gouvernance validées,  capable de répondre aux attentes de la société dans toutes ses composantes, aptes à promouvoir l’insertion professionnelle des jeunes diplômés et à contribuer à l’émergence d’une société soucieuse d’équité et d’égalité.»

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