La compagnie de transport malienne Diarra Transport a décidé de suspendre temporairement ses activités à la suite des menaces du Jnim. Cette décision intervient après des attaques ciblées de terroristes contre ses cars de transport sur la route Kayes-Bamako-Kayes, Bamako-Kayes Ségou-Bamako, durant lesquelles 6 routiers sénégalais ont été enlevés puis relâchés.

Lors des attaques de la fin de la semaine dernière à Kayes, les groupes armés terroristes ont annoncé qu’ils vont s’attaquer aux camions transportant les hydrocarbures et surtout les bus de la compagnie Diarra Transport, qui a décidé d’arrêter ses rotations. Pour les djihadistes, c’est une façon de toucher le cœur de l’économie malienne. Les Forces armées maliennes ont décidé de mener une contre-offensive pour sécuriser ce corridor.

Dans le viseur du groupe terroriste Jnim, la compagnie Diarra Transport, l’une des plus grandes du pays, a décidé de suspendre temporairement ses activités sur l’ensemble du territoire malien jusqu’à nouvel ordre, afin de préserver la sécurité de ses clients. Cette décision fait suite aux menaces formulées par le Jnim dans ses vidéos de propagande sur les réseaux sociaux. Sur le territoire malien, ses camions et bus ont été victimes d’actes de sabotage des terroristes, notamment entre jeudi et le week-end.

Sans doute, cette décision est liée à l’attaque de Kayes et de Nioro, durant laquelle le Jnim a annoncé qu’il voudrait «asphy­xier» Bamako en coupant les corridors d’approvisionnement de la capitale. Le Colonel-major Souleymane Dembélé, porte-parole de l’Armée malienne, évoque une guerre de l’information menée contre le Mali. Il a vivement démenti les informations faisant état d’un «faux blocus» dans les zones de Kayes et Nioro. «Si parfois des sorties de l’ennemi sont constatées, elles ne durent pas plus de 20 à 30 minutes», a-t-il assuré, minimisant ainsi la portée des actions terroristes et présentant la situation comme étant sous contrôle. Il estime que l’objectif de cette propagande est de créer une psychose au sein de la population et de gagner «la guerre de l’information» pour compenser les revers militaires sur le terrain.

Par contre, le patron de la Dirpa malienne admet des actions qui ciblent délibérément les piliers de la Nation, à savoir son économie et sa population, dans le but de créer un climat de peur et d’instabilité. Il parle de «derniers soubresauts d’un ennemi aux abois, qui tente désespéramment de semer le chaos là où la stabilité reprend ses droits». Il rappelle que les groupes terroristes font usage de drones, d’Engins explosifs improvisés (Eei) pour saboter des infrastructures économiques en procédant à des attaques directes contre les populations civiles et des enlèvements.

A Kayes aussi, les populations sont dans l’incertitude, voire dans l’angoisse. Selon un récit du journal malien L’Essor, des individus armés non identifiés dont certains portant des turbans, auraient arrêté des bus au niveau de certains carrefours, en demandant à leurs occupants de descendre. Après avoir procédé à la vérification de l’identité des passagers, les assaillants auraient pris en otage les ceux originaires de Kayes et libéré les autres. Au regard de la menace qui prévaut actuellement au niveau de certains carrefours de la route internationale Bamako-Kayes-Dakar, notamment les tronçons Kayes-Diéma-Didiéni-Kolokani, l’Etat continue à renforcer le dispositif sécuritaire dans ces zones afin de sécuriser les personnes et leurs biens. La Zone de défense n°4, qui regroupe les régions de Kayes, Nioro et Kita, reçoivent régulièrement des renforts afin que les militaires puissent bien mener leur mission de défense du territoire dans un contexte marqué par une guerre asymétrique, poursuit L’Essor.