Jour de vérité pour les personnes arrêtées dans l’affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte. Le juge de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande instance de Ziguinchor va procéder ce lundi à la lecture de son délibéré de cette tuerie, qui avait ému tout le pays. Va-t-il rendre un verdict «d’apaisement» comme l’avaient plaidé les quinze avocats de la défense.
Lors de leurs plaidoiries, les conseils des accusés ont mis en avant de multiples vices de procédure et de violation des droits des personnes accusées pour le crime de Boffa-Bayotte. Ils avaient demandé l’acquittement après avoir tenté de «déconstruire la thèse de l’assassinat», l’un des délits visés contre les accusés. Alors que le procureur avait requis la réclusion à perpétuité contre onze des treize accusés. La partie civile, quant à elle, avait demandé 20 millions de francs de dommages et intérêts pour chacune victime, chaque famille de victime et pour chaque personne constituée.
La tuerie de Boffa-Bayotte remonte à janvier 2018. Quatorze bûcherons ont été retrouvés cribler de balles, deux d’entre eux ont été tués à l’arme blanche. Douze prévenus sur les 25 détenus ont été libérés vendredi 28 janvier après avoir passé quatre ans en prison dont dix ont obtenu un non-lieu, c’est-à-dire qu’ils ont été blanchis par le juge d’instruction au moment de l’ordonnance de clôture de l’enquête. Lors du procès dont la tête d’affiche est René C. Bassène, ouvert le 21 mars, les accusés ont répondu à quatorze chefs d’accusation, à savoir association de malfaiteurs, participation à un événement insurrectionnel, assassinat, tentative d’assassinat et séquestration, vol en réunion avec usage d’armes et de violence, la détention illégale d’armes de la première catégorie et la complicité d’assassinat.