La Chambre criminelle du Tribunal de Ziguinchor a enregistré mercredi, les plaidoiries des avocats de la partie civile au procès de la tuerie de Boffa Bayotte, après l’audition des témoins et accusés qui a pris une dizaine de jours. Au cours de leur plaidoirie, les avocats de la partie civile ont réclamé 20 millions de francs Cfa de dommages et intérêts pour chacune des 14 victimes enregistrées dans cette affaire. Mes Demba Ciré Bathily, Moustapha Mbaye, Ndiogou Ndiaye et Birahim Guèye, qui constituaient le pool d’avocats de la partie civile, sont longuement revenus sur plusieurs détails incriminant les accusés.
«L’assassinat est la pire des choses dans la mesure où il atteint la sacralité de la vie humaine», a fulminé Me Demba Ciré Bathily, dénonçant le fait que «pendant quatre années, les bourreaux se sont fait passer pour les véritables victimes». Ils ont bouclé leur plaidoirie en réclamant une somme de 20 millions francs Cfa pour chacune des personnes tuées, chaque blessé, chaque famille victime et chaque personne constituée partie civile. A la suite des plaidoiries de la partie civile, le procureur Ismaïla Diallo s’est lancé dans un réquisitoire au cours duquel il a tenté de prouver la culpabilité de chaque accusé, chacun selon son niveau de responsabilité. «La tuerie de Boffa est bien un assassinat, un acte planifié, mûri et très réfléchi», a lancé le procureur.
Cette affaire porte sur le massacre de quatorze bûcherons retrouvés morts le 6 janvier 2018 dans la forêt classée de Boffa Bayotte, au sud de Ziguinchor, non loin de la frontière avec la Guinée-Bissau.
Douze prévenus sur les 25 détenus ont été libérés vendredi 28 janvier après avoir passé quatre ans en prison, dont dix ont obtenu un non-lieu, c’est-à-dire qu’ils ont été blanchis par le juge d’instruction au moment de l’ordonnance de clôture de l’enquête.

La perpétuité requise à l’encontre de onze des treize accusés

Le ministère public a requis, mercredi, la réclusion à la perpétuité à l’encontre de onze des treize accusés du meurtre de quatorze bûcherons en 2018 dans la forêt de Boffa Bayotte, une localité de la région naturelle de Casamance, au Sud du Sénégal, a constaté un reporter de l’APS. «La peine capitale est abolie au Sénégal. C’est pourquoi je demande la réclusion criminelle à perpétuité», a déclaré le procureur près la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Ziguinchor. Le magistrat, Ismaïla Diallo, ponctuait ainsi un long réquisitoire durant lequel il a essayé de démontrer la culpabilité des accusés, réclamant au passage que deux parmi les prévenus présents au procès soient condamnés à une peine d’emprisonnement ferme de deux ans pour détention illégale d’armes. Les deux concernés étaient en liberté provisoire depuis le 28 janvier, date à laquelle dix autres prévenus avaient obtenu un non-lieu après un séjour carcéral de quatre ans. Le ministère public a, dans le même temps, réclamé le maintien du mandat d’arrêt international décerné au chef rebelle, César Atoute Badiatte. Une figure du Mouvement des forces démocratiques de casamance (mfdc) jugée par contumace dans cette affaire.