Les Journées d’art contemporain de Carthage en Tunisie ont été une belle occasion de revisiter les belles heures.Par Alioune DIOP –

Du 26 au 30 mai, s’est tenue à Tunis la troisième édition des Journées d’art contemporain de Carthage (Jacc), avec comme thème majeur : «L’art, un chemin.» Une édition marquée par plusieurs expositions à la Cité de la culture. Il s’y est déroulé aussi le colloque avec des sous-thèmes comme le concept d’exclusivité dans l’art contemporain, la gestion collective des droits de suite et l’école de Tunis, parcours et impact. Ce qui a poussé Aliou Ndiaye de la Direction du patrimoine du ministère de la Culture, par ailleurs commissaire d’exposition et critique d’art visuel, à parler de l’école de Dakar comparativement à celle de Tunis : «je n’ai pas une profonde connaissance de l’histoire de la peinture tunisienne, mais je sais qu’elle existe depuis 1913 avec une thématique fortement ancrée dans les cultures arabo-africaines», a-t-il dit, avant d’ajouter : «A cette période du 20e siècle, la pratique des arts visuels au Sénégal était l’affaire des expatriés occidentaux, qui avaient même leur salon d’art.»

L’évolution de cette ambiance culturelle a connu une étape importante appelée l’école de Dakar. Un concept développé par le Président Léopold Senghor. «Le défunt Président-poète a parlé de parallélisme asymétrique en se basant sur nos chants traditionnels, pour montrer comment il existe la répétition d’un rythme qui ne se répète pas. Ce que l’on retrouve dans l’architecture soudano-sahélienne», rappelle Aliou Ndiaye en citant l’enfant de Joal. Le critique d’art estime que l’école de Dakar a connu un franc succès grâce à la tapisserie, qui reprenait les tableaux de peinture pour reproduire des œuvres de grand format.
Des œuvres de peinture de grande dimension, on en trouve assez aussi dans les expositions de cette édition 2023 des Journées d’art contemporain de Carthage, marquée par cette expression artistique. La Palestine, qui était le pays invité d’honneur, avait son pavillon. Tout comme les 7 galeries nationales et les 9 galeries internationales qui avaient leur propre espace. Il faut noter aussi le pavillon du ministère de la Culture tunisien, le pavillon national et le pavillon international. Selon la directrice des Jacc, Samira Turki Torgeman, cette édition a enregistré la participation de 23 pays, avec 62 participants étrangers et 150 participants tunisiens.

Artiste-plasticienne et enseignante d’art, elle a rappelé qu’au pavillon international, il y avait 70 œuvres dont 30 signatures tunisiennes et 30 signatures étrangères. La dizaine restante était le travail des plasticiens honorés lors de la deuxième édition. «Avec autant de participants et la présence massive des visiteurs, sans oublier la variation dans les démarches artistiques des créateurs, je peux dire que le bilan est très positif», s’est réjouie Samira Torgeman qui n’a pas manqué de rappeler qu’elle a joué le rôle de commissaire pour l’expo de l’école de Tunis et pour celle intitulée «Les 6 regards».
Correspondance particulière