Deux hommes à moto se sont fait exploser devant le check-point protégeant l’ambassade des Etats-Unis à Tunis. L’attaque qui n’a pas encore été revendiquée a fait un mort (un policier) et cinq blessés. Les deux kamikazes sont morts.

A 11h 20, ce vendredi 6 mars, une déflagration secoue le quartier du Lac2 à Tunis. Deux jeunes gens à bord d’une vespa ont activé leurs ceintures explosives à proximité de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis. Ils visaient une patrouille des Forces de l’ordre tunisienne, l’une des composantes du cordon sécuritaire autour de l’ambassade. L’attaque qui n’a pas encore été revendiquée a fait quatre blessés parmi les sécuritaires (dont l’un gravement) et une passante atteinte au visage. Le président de la République, Kais Saïed, et le chef du gouvernement, Elyes Fakh­fakh, sont attendus à l’hôpital des Forces de l’ordre de la Marsa où ont été admis les blessés.

Peur sur la ville
Le ministère de l’Intérieur confirme dans un communiqué le décès des deux terroristes dont l’identité n’a pas encore été révélée. «Nous avons cru à un énorme accident sur la voie rapide qui conduit de Tunis à La Marsa et qui jouxte l’ambassade», précise l’employé d’un des nombreux cafés du quartier. «Les secours sont arrivés très vite, mais la panique des riverains était perceptible», assure Hichem Ajbouni, expert-comptable et dirigeant d’Attayar, dont les bureaux donnent sur les lieux de l’attentat.
Le quartier, siège de représentations diplomatiques, mais également d’entreprises et d’institutions internationales et nationales comme la Bourse de Tunis, a aussitôt été bouclé, des marines ont été déployés sur les toits de l’ambassade et la police scientifique est immédiatement intervenue pour les prélèvements. La charge explosive était telle qu’on en relève les traces trois rues plus loin, selon des témoins oculaires.  Après avoir vérifié que le périmètre était sécurisé, l’ambassade américaine a permis à son personnel de sortir, mais a aussitôt appelé ses ressortissants à éviter les déplacements. Les autres représentations diplomatiques sont aussi en état d’alerte.
L’offensive, qui intervient alors que l’état d‘urgence n’a pas été levé depuis l’attentat d’El Kantaoui en juin 2015, a eu lieu quatre ans après l’infiltration, depuis la Libye, de combattants de Daech sur le territoire tunisien le 7 mars 2016, et leur tentative, avec des complicités locales, d’instaurer un califat à Ben Guerdane (sud).
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