L’implication des femmes dans la recherche de la paix connaît de «satisfaisantes avancées», mais elle reste toujours très marginale à l’échelle du continent.
Le premier rapport du Forum femmes, paix et sécurité, qui a été publié à Dakar ce mardi, montre que des avancées ont été notées un peu partout sur le continent grâce à l’implication de femmes dans le processus de paix dans des pays en proie à des violences. «Au Rwanda par exemple, nous avons vu des médiations où des femmes ont participé et ont pu avoir des résultats probants et nous avons vu aussi des femmes qui se sont engagées comme militaires. Donc voilà des bonnes pratiques sur le terrain», a expliqué Bineta Diop, Envoyée spéciale de l’Union africaine (Ua) pour la femme, la paix et la sécurité. Malgré ces efforts, la question du Sahel, du bassin du Lac Tchad demeure épineuse pour les Etats qui ont du mal à trouver la meilleure formule pour apaiser ces régions. «Là-bas, les jeunes sont utilisés comme armes de guerre et les femmes aussi ont des rôles qui ne sont pas positifs. Je pense que ce sont ces questions que nous sommes en train de débattre pour voir comment faire taire les armes», ajoute Mme Diop qui insiste sur la réunion consultative portant sur l’évaluation de la mise en œuvre de l’agenda Femmes, paix et sécurité qui se termine aujourd’hui à Dakar. «Nous avons les objectifs de l’agenda 20/63 de l’Union africaine à atteindre. A Dakar, nous allons examiner la mise en œuvre de cet agenda avec les 27 pays membres», explique davantage Bineta Diop. Revenant sur le terrorisme, elle a estimé que l’investissement sur les armes et les militaires seulement ne résoudra pas le problème. «Par exemple, autour du Lac Tchad, il faudrait qu’on regarde les budgets de ces pays. Je pense qu’il faudrait régler les questions de développement parce que sans le développement, il n’y aura pas de paix», dit-elle en estimant que c’est tout un écosystème de développement qu’il faut revoir dans ces régions-là, «si nous voulons vraiment vaincre le terrorisme». Pour Oulimata Sarr, directrice d’Onu-Femmes, des résultats importants ont été réalisés, mais elles sont encore loin du compte. «Nous n’avons pas encore atteint nos objectifs visés dans la participation des femmes au même pied que les hommes en matière de paix. Une analyse de tous les processus de médiation de 90 à 2016 a révélé qu’il y avait seulement 2% des femmes parmi les participants aux médiations. 5% de femmes médiatrices et seulement 8% parmi les femmes signataires des accords de paix», regrette Mme Sarr qui soutient qu’il faut «mener de toute urgence des actions d’accélération pour le 20ème anniversaire de la résolution 13/25 qui sera célébré l’année prochaine pour faire taire les armes en Afrique».