Les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor rejettent les décisions du Conseil académique et campent sur leurs revendications. Pour eux, les cours ne reprendront que si les doléances sont satisfaites.Par Khady SONKO –

Malgré les menaces d’une année invalidée et d’une session unique, les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) campent sur leurs décisions et comptent poursuivre leur grève. Au lendemain de la décision de la réouverture du campus pédagogique à certaines conditions, ils ont apporté la réplique au Conseil académique. Tout d’abord, ils condamnent des décisions «arbitraires» prises par le conseil. «On n’arrive pas à comprendre. On avait mis des revendications sur la table de négociation pour améliorer nos conditions d’études, mais eux, ils viennent nous imposer une session unique, une année invalidée, rien que des menaces. Ceci n’est pas acceptable, ce sont des décisions arbitraires, antidémocratiques et dictatoriales», a fustigé Khadim Diène hier, en point de presse devant l’entrée principale de l’Uasz.

Les conséquences de la crise qui sévit dans cette université sont néfastes. Selon les étudiants eux-mêmes, les résultats du premier semestre sont catastrophiques. «Il y a des classes qui n’ont même pas 20% de taux de réussite. Par exemple, la L1 Mpi, qui regroupe 179 étudiants, seuls 30 étudiants ont validé. C’est pareil dans toutes les autres Ufr», a regretté le coordonnateur des étudiants.

Pour lui, la décision d’une année invalidée ou d’une session unique ne doit pas être prise dans le contexte actuel. Selon M. Diène toujours, la session unique équivaut à une invalidation de l’année. «L’invalidation du second semestre, cela veut dire que les étudiants vont passer avec seulement un semestre qui ne compte que 39 crédits. Donc les étudiants ne pourront pas aller en classe supérieure. Par conséquent, on aura un taux de décrochage très élevé à l’Uasz qui sera causé par cette situation, mais également les situations pédagogiques et sociales catastrophiques que vivent les étudiants», a développé Khadim Diène. Ses camarades et lui continuent de demander la satisfaction de leurs revendications. «On ne demande pas la lune, ce qu’on veut est bien faisable dans le temps. Qu’ils nous donnent cela, ouvrent l’université, avec nos deux sessions normales comme l’autorise le système Lmd», a plaidé le coordonnateur des étudiants.

Ils campent sur leurs positions
La reprise des cours, comme le souhaite le Conseil académique, dépend, selon les étudiants, de la satisfaction de leurs doléances. Mais ce qui est certain, c’est qu’ils rejettent déjà l’imposition d’une session unique. «On ne va pas le faire, on est fermes là-dessus, parce qu’il n’y a rien qui explique cette imposition de session unique ou l’invalidation de l’année, car il ne reste que deux semaines dans l’année. Durant ces deux semaines, si on lève notre mot d’ordre de grève et que les étudiants reprennent les cours, on pourra terminer l’année avant février et en mars on démarre l’autre année. C’est ce qui a été prévu au niveau des conseils d’Ufr», a indiqué Khadim Diène. Il révèle que ces décisions du Conseil académique n’ont rien à voir avec celles prises par les conseils d’Ufr, à qui le Recteur avait renvoyé la balle et qui n’ont pas agréé le Conseil académique. «Il n’y a aucune Ufr qui a proposé de faire une session unique», fait-il savoir.
ksonko@lequotidien.sn