UCAD – Contre l’émigration clandestine : Le cours magistral du Président cap-verdien

Docteur Honoris Causa de l’Ucad, Jorge Carlos d’Almeida Fonseca, Président du Cap Vert, est revenu sur la situation des migrants africains qui périssent fréquemment en mer.
L’amphithéâtre Khaly Amar Fall a refusé du monde hier à l’occasion de la cérémonie de remise du titre de Docteur Honoris Causa à Jorge Carlos Fonseca, Président du Cap Vert. Enseignant-chercheur de formation, il avait du mal à dissimuler sa joie : «En effet, c’est un immense plaisir pour moi d’être élevé au rang de Docteur Honoris. J’ai reçu beaucoup de distinctions partout dans le monde, mais ce titre est d’une importance capitale, car de nombreuses personnalités l’ont eu, à l’instar du défunt Président Nelson Mandela et tant d’autres. Et c’est un sentiment de satisfaction que je ressens. C’est la première fois que je reçois une distinction académique d’une université africaine, par essence l’Ucad qui est l’une des plus grandes universités d’excellence dans le continent africain.»
Dans son discours, le Président Jorge Carlos Fonseca a eu une pensée pieuse pour les jeunes migrants africains qui finissent leur rêve au fond des océans. En tant que dirigeant, il s’interroge sur la nécessité de trouver une solution à ce drame. «Ce n’est pas un hasard si un grand nombre de personnes, y compris des femmes, parfois enceintes et des enfants, s’aventurent dans l’océan où ils se retrouvent souvent enterrés, à la recherche d’un toit et d’une miche de pain qu’ils savent qu’elle existe quelque part, mais aussi devrait exister ici.» D’après lui, il faut changer de paradigme et assurer une répartition équitable des ressources. Il dit : «Nous avons de la richesse dans de nombreux pays, notamment en Afrique. Mais au lieu d’être disponibles pour les personnes qui produisent, elles est captée pour satisfaire les caprices des minorités.» Face à cette situation qui frappe la jeunesse africaine, lui et le Président Sall ont décidé de parrainer en mai prochain un forum de la jeunesse africaine pour débattre de toutes ces questions. Que faire pour changer tout ça ? «Il faut l’implication des intellectuels, la société civile et les universitaires et surtout exhorter les jeunes à contribuer davantage à la lutte pour la construction d’un monde à la dimension de l’humain. Nous voulons voir la jeunesse en tirer les leçons, nous inspirer, car elle est l’avenir. L’Afrique est l’avenir et l’avenir a déjà commencé», dit le Président Fonseca.
Recteur de l’Université de Dakar, Ibrahima Thioub insiste sur l’importance de ce prix accordé au Président du Cap Vert qui fait partie aussi des leurs. «L’Université est vraiment heureuse de décerner ce titre à M. Fonseca. Ce titre n’est pas attribué à n’importe qui et le Président Fonseca est d’abord et avant tout juriste et Professeur d’université et a eu à enseigner pendant plusieurs années et à écrire beaucoup d’ouvrages et plus d’une cinquantaine d’articles qui sont publiés partout dans le monde. En dehors de cette nomination, nous partageons presque les mêmes réalités, car pendant la période de la lutte pour l’indépendance, les habitants de son pays ont séjourné au Sénégal. Nous sommes vraiment fiers de lui décerner ce grade, car avant c’est un voisin de par l’histoire», rappelle M. Thioub.