La Faculté des lettres et sciences humaines a annoncé l’ouverture de 6 licences professionnelles. Elle veut ainsi répondre aux besoins de l’employabilité des jeunes qui se pose avec acuité dans cette faculté qui, pour la plupart, ne forme que des enseignants.

La Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop va ouvrir dès cette année 6 licences professionnelles. Le doyen de la faculté, assisté par l’équipe en charge de la mise en œuvre de ces nouvelles filières, a fait face à la presse pour présenter les nouvelles licences. Il s’agit d’une licence en Management des territoires, Gestion des patrimoines, Métiers des livres et de l’édition, d’une licence en Crimi­nologie, Communication en management social et Traduction. Les enseignements vont commencer en fin février, annonce Pierre Sarr, doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines. Ces nouvelles filières sont ouvertes aux étudiants avec un niveau minimum de 160 crédits dans les différents départements d’enseignement de la faculté, mais aussi aux professionnels titulaires d’une licence. Une journée de sensibilisation sera organisée demain mercredi, dans le but de vulgariser la mise en œuvre de ces nouvelles filières et permettre aux étudiants et autres professionnels intéressés d’avoir le maximum d’informations sur ces licences professionnelles.
La Faculté des lettres et sciences humaines ouvre ainsi de nouvelles perspectives aux étudiants très affectés par le chômage. Pendant longtemps, elle a fait l’objet de critiques. On lui reproche de donner un enseignement spéculatif dans un contexte où les étudiants avaient plus besoin de formation professionnelle pour s’insérer dans le monde du travail. Alors, pour renforcer les liens avec le milieu du travail, la faculté a, dans le cadre des réformes prioritaire et des conclusions de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur (Cnaes), décidé d’initier ces nouvelles filières pour mettre davantage l’accent sur l’employabilité des étudiants.
Les filières n’ont pas été choisies au hasard. Pour le cas de la licence Management des territoires, indi­que le chef de la scolarité, avec l’Acte 3 de la décentralisation, «cette formation va mettre à la disposition des Collectivités locales une expertise fine, parce que très souvent dans les celles-ci, c’est un personnel peu qualifié qui est employé», renseigne Abdou Kha­dre Boye. Il en est de même pour la Gestion des patrimoines où notre pays compte plus de 1 400 sites avec à ce jour «zéro emploi créé» et «zéro site aménagé». Or, poursuit Moustapha Sall, «une bonne gestion des patrimoines peut étoffer l’offre touristique et aider le tourisme balnéaire en faillite dans notre pays», estime-t-il.
Une nouvelle opportunité pour les étudiants, mais il faudra payer près d’un million de francs Cfa pour accéder à ces formations d’une année en raison de 50 mille francs par mois pour espérer avoir une licence professionnelle et probablement trouver un job dans une entreprise de la place.
Malgré cette ouverture, les enseignants ont précisé que la Faculté des lettres va continuer à dispenser son enseignement classique qui, selon eux, reste la raison d‘être de cette faculté.
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