Le Saes et le Sudes, qui ont observé hier 24h de grève, n’excluent pas un arrêt définitif des enseignements si Babacar Diop n’est pas libéré. Ils ont été rejoints hier par les étudiants, notamment ceux du Département de philo de l’Ucad.

Malick Fall, Sg Saes.

Après le Saes et le Sudes/Esr qui ont observé un mot d’ordre de grève de 24h pour exiger la libération de Babacar Diop, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont pris le relais pour soutenir le leader de Fds et des étudiants qui seraient de la vague d’activistes placés sous mandat de dépôt. Il s’agit notamment des pensionnaires de la Faculté des lettres et sciences humaines, abritant le Département de philosophie, qui ont fait sortir leurs camarades des autres facultés. «La place de nos camarades et du Dr Babacar Diop n’est pas en prison, mais dans les amphis. Nous sommes prêts à paralyser tout le système s’ils ne sont pas libérés», a averti Marcel Diédhiou, lors d’un point de presse devant la direction du Coud.

Le chef du Département de philo : «Si on ne le libère pas, il y aura un arrêt définitif des enseignements»
Au même moment, le Saes et le Sudes/Esr faisait le point sur leur mot d’ordre. Même le chef du Département de philosophie n’est pas en reste dans cette bataille. Malik Niang parle d’un rassemblement «d’indignation et de soutien à un camarade qui exerçait un droit garanti par la Constitution». Il ajoute : «Tous les syndicats sont solidaires et si on ne le libère pas, il y aura un arrêt définitif des enseignements.» Les enseignants du supérieur sont même allés plus loin en dénonçant, à leur tour, la hausse du prix de l’électricité en vigueur depuis le 1er décembre. «Nous devons mener ce combat pour qu’on nous explique cette hausse», soulignent-ils. Non sans avertir que tant que Babacar Diop et ses camarades ne sont pas relaxés, les enseignements seront suspendus. Oumar Dia a jugé l’arrêté interdisant les manifestations «illégal». «Il se trouve que Babacar Diop a déjà démarré ses enseignements au Département de philosophie. Et le mettre sous mandat de dépôt revient tout simplement à priver les étudiants de leur professeur et des enseignements auxquels ils ont droit», déplore le secrétaire général du Sudes/Esr.

Plaintes devant la Cour de justice de la Cedeao et la Cour africaine des droits de l’Homme
Les deux syndicats constatent que «de plus en plus, on est en train de banaliser la remise en cause des libertés dans ce pays» et «des assauts violents contre l’esprit critique». Sous ce rapport, souligne Oumar Dia, «en tant qu’universitaires, nous ne saurions l’admettre». Le Sudes/Esr envisage deux plaintes contre l’Etat du Sénégal. «La première va être déposée à la Cour de justice de la Cedeao et la deuxième à la Cour africaine des droits de l’Homme», précise son secrétaire général.