Passablement agacés par les sanctions infligées à certains de leurs camarades, les associations des étudiants de la Faculté des sciences juridiques de l’Ucad dénoncent une «décision politique» du Conseil de discipline de l’Assemblée de l’Université et annoncent une saisine de la Cour suprême pour annuler les décisions prises par l’Admi­nistration universitaire.Par Ousmane SOW

– La tension ne retombe pas à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il flotte un air de défiance dans les abords de la Faculté des sciences juridiques et politiques où le climat n’est toujours pas apaisé. La Coalition articles 118 et 119 du Cocc, qui avait été déclarée victorieuse des élections du 7 juin, et la Coordination des listes et coalitions de listes de l’Ucad ont séparément organisé un point de presse hier, devant les locaux de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) et le rectorat pour contester les sanctions infligées aux 89 étudiants dont 45 d’entre eux ont écopé de sanctions assez lourdes. Une décision qu’ils qualifient de politique et qu’ils considèrent comme un «acharnement». La Coalition articles 118 et 119 du Cocc est déterminée à aller jusqu’au bout de son combat pour invalider les décisions du Conseil de discipline de l’Assemblée de l’Université. En tant que juristes, ils vont saisir la Chambre administrative de la Cour suprême pour que cette décision soit cassée. «La décision du recteur n’est pas légale. Elle n’est pas fondée sur du droit. C’est de l’acharnement sur nous. Cette décision est purement politique. Elle n’est pas administrative. On va engager un pool d’avocats. On va attaquer cette décision. On va utiliser tous les moyens que la loi nous autorise. On peut aussi faire un recours gracieux», a expliqué Midou Karamba, porte-parole et membre de la Coalition articles 118 et 119 du Cocc.

Saisine de la Cour suprême
Même son de cloche chez Mbaye Diop Ismaïla, porte-parole de la Coordination des listes et coalitions de listes de l’Ucad, qui pointe du doigt le recteur de l’Ucad et l’Admi­nistration universitaire. «Nous fustigeons l’irresponsabilité de nos autorités. On nous a conviés à un Conseil de discipline avec des procédures vicieuses. Et le recteur s’est permis de sanctionner des étudiants et avec de lourdes sanctions sans pour autant leur donner des motifs valables. Il y a même des étudiants que l’on appelle en Conseil de discipline par leur surnom et ce n’est pas respectueux. L’Administration ne respecte plus les étudiants. Et c’est une chose que nous déplorons jusqu’à notre dernière énergie», déplore-t-il. Il poursuit : «Tout ce que l’Administration est en train de faire est un abus de pouvoir contre des étudiants. Leur avenir est hypothéqué aujourd’hui.» Un recours hiérarchique a été déposé hier, avec un ultimatum de 72 heures. «S’ils ne réagissent pas dans les 72 heures par rapport à ce recours que nous avons déposé aujourd’hui (hier), nous allons passer à la vitesse supérieure», a martelé Mbaye Diop Ismaïla devant le rectorat de l’Ucad. Les propos sont fermes : «Nous ne pouvons plus attendre et nous n’allons pas attendre», a-t-il fait savoir devant la foule.
Stagiaire