Un Colloque international de deux jours (25 et 26 mars) se tient depuis vendredi matin à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, pour se pencher sur le bilan et les perspectives de la recherche en sciences humaines et sociales au sein cette institution, a constaté l’Aps. Le thème de cette rencontre porte notamment sur «La recherche scientifique à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar : historique, bilan et perspectives.»
Les participants sont invités à réfléchir sur, entre autres sous-thèmes, l’épistémè (en grec savoirs authentiques), dans une perspective de repenser «le cadre de réception et de transmission des connaissances, tel qu’il existait en Afrique avant même la rencontre de cette dernière avec l’Occident (par la colonisation européenne) et l’Orient (par la civilisation arabo-islamique).
Ce colloque enregistre la présence des universitaires, à l’image de Boubacar Barry et Catherine Coquery-Vidrovitch qui ont formé des générations d’historiens africains à l’université de Dakar, devenue depuis mars 1986 université Cheikh Anta Diop de Dakar, du nom de l’historien et savant sénégalais (1923-1986).
Il devrait permettre une interrogation du passé pour une meilleure orientation des recherches en sciences humaines et sociales vers l’avenir, a dit le doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, Alioune Badara Kandji. Intervenant lors de l’ouverture de ce colloque, M. Kandji a insisté sur la nécessité d’un retour des anciens pour mieux fixer l’horizon et servir la communauté.
Le sociologue Malick Ndiaye, qui faisait une communication sur la recomposition des savoirs ou épistémè en Afrique, a souligné que «ce retour au passé intellectuel africain ne veut pas dire «rejeter les autres formes de savoirs», mais relève d’une nécessaire rééducation des élites africaines souvent piégées dans d’autres logiques».
Pour cet enseignant du département de sociologie, il est nécessaire pour les Africains de puiser dans «les savoirs endogènes» pour mieux s’ouvrir aux autres formes de connaissances.
Outre le thème sur «recherche, approche inclusive et besoin de la société», les panelistes sont invités à se pencher sur «continuités, innovations et ruptures dans les enseignements et la recherche à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Ucad».