Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), suite à son débrayage, d’hier, a convié la presse à une rencontre pour s’expliquer sur ses 4 points de revendication. Ses membres menacent de ne pas reprendre le travail tant que les 700 voire 800 enseignants du supérieur n’ont  pas perçu leur salaire.

«Ce qu’on a constaté pour le mois de janvier c’est que le 1er nous avons fait le point et le 2 une partie des collègues a été payée et jusqu’à aujourd’hui, entre 700 et 800 collègues n’ont pas encore reçu de salaire, ce que nous jugeons extrêmement grave». Ce constat fait hier par Ibrahima Dally Diouf, coordonnateur Saes du campus de Dakar, renseigne sur le sentiment de colère qui anime ses camarades.
Pour M. Diouf, ce qui importe c’est qu’ils ont fait leur travail et ils exigent que leur salaire soit payé à date échue. «Depuis le 1er du mois de février tous les jours, nous faisons le point et nous envoyons aux militants le mot d’ordre qui les concerne. Soit on dit on arrête le travail demain, soit on fait des débrayages parce que, nous n’avions pas encore de préavis», martèle-t-il, rappelant que le 2 février passé le bureau national du Saes a déposé un préavis de grève. «Nous avons jusqu’au 2 mars. D’ici le 2 mars, nous espérons que nous n’aurons pas à faire quoi que ce soit, parce que les salaires vont être payés à temps. Mais si les salaires ne sont pas payés nous arrêterons le travail comme cela a été décidé par l’Ag. Et nous ne reprendrons pas le travail tant que ces 700 à 800 collègues n’auront pas reçu leur salaire.»
Ibrahima Dally Diouf et ses camarades ont aussi évoqué la convocation de l’Assemblée de l’université qui fonctionne sur la base de textes. «Nous avons des instances délibérantes, notamment l’Assemblée de l’Ucad qui doit statuer sur des questions de vote du budget de l’université mais également sur une question qui nous tient à cœur c’est le décret des chercheurs. Parce que, aussi bien les chercheurs que les enseignants-chercheurs avaient mené le combat sur la réforme des titres», dira M. Diouf. A l’en croire, depuis le mois d’octobre ils demandent à l’autorité la convocation de cette assemblée d’université, ce qui n’a pas été fait jusqu’à la semaine dernière. Or, selon le syndicaliste, d’après les textes qui les régissent, tous les trois mois cette assemblée doit être con­voquée. Par contre, fait-il remarquer : «nous avons constaté que c’est un abus de la part du recteur de la convocation des assemblées restreintes. Car ces assemblées restreintes ne doivent être convoquées que lorsqu’il y a eu urgence ou une gravité.» Quid du contrat de performance ? «L’Ucad depuis 2 à 3 ans, on se rend compte que ce qui était prévu, en tout cas, sur les contrats de performances (Cdp) qui ne sont rien d’autre qu’un accompagnement que la Banque mondiale devait faire pour permettre d’améliorer la qualité des enseignements, ce contrat avait fait des commandes pour équiper des laboratoires et permettre de mieux former les étudiants ». En réalité, mentionne-t-on, le Cdp, se résume à des séminaires. M. Diouf et Cie exigent un audit de ce Cdp.
Concernant la réfection des amphithéâtres qui tardent à être livrés, le Saes a informé que, depuis le mois de novembre dernier, ces amphis devraient être livrés parce qu’étant en réfection. Mais jusque-là, indique le syndicat, il y a seulement 2 amphis réfectionnés, et ce ne sont que des réfections provisoires, assure l’organisation.

Stagiaire