Devant le Groupe consultatif régional pour l’Afrique subsaharienne (Gcr-Ass) du Conseil de stabilité financière, le Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Jean-Claude Kassi Brou, a fait hier le point des différentes actions menées par la Bceao pour faire face aux vulnérabilités économiques et financières au niveau mondial. Par Dialigué FAYE –
La première réunion, au titre de l’année 2024, du Groupe consultatif régional pour l’Afrique subsaharienne (Gcr-Ass) du Conseil de stabilité financière s’est tenue hier dans la capitale sénégalaise. A cette occasion, le Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a partagé, avec ses hôtes, les récentes actions menées par la Bceao et les Etats membres pour dynamiser la croissance des économies, réduire les pressions inflationnistes et préserver la viabilité extérieure, ainsi que la résilience du secteur financier de L’Union monétaire ouest-africaine (Umoa).
Crédits octroyés aux pays de l’Umoa par les Sfd : Une hausse de 125, 3 milliards
Jean-Claude Kassi Brou liste, entre autres, le resserrement de la politique monétaire de la Banque entamé depuis juin 2022 à travers plusieurs hausses de ses taux directeurs, afin de faire face aux fortes tensions sur les prix, les actions réglementaires pour renforcer la résilience du secteur bancaire. «Dans ce cadre, trois nouvelles lois ont été adoptées dans l’Umoa en 2023. Il s’agit de la loi bancaire, de la loi sur le secteur de la microfinance et de la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ces évolutions réglementaires ont permis d’aligner le cadre juridique avec les standards internationaux et de tenir compte des vulnérabilités et opportunités intervenues au cours des années récentes dans le secteur financier de l’Umoa», précise le Gouverneur Brou. Avant d’évoquer «le capital social minimum des banques de 10 à 20 milliards de francs Cfa, en vue de renforcer la solidité des banques et leur capacité à davantage financer les économies des Etats membres de l’Union. De plus, les pouvoirs de supervision et de résolution bancaire de l’Autorité de contrôle ont été renforcés.
Développement de la startup sénégalaise Maad : 1, 94 milliard levé sur le marché
La Bceao s’est également engagée à soutenir la digitalisation de nos économies». Ainsi, annonce-t-il, la Banque «envisage de démarrer, cette année, la phase opérationnelle de sa plateforme interopérable pour assurer les paiements instantanés dans l’Union. Elle a également modernisé le cadre réglementaire sur les services de paiement pour mieux encadrer les activités des FinTech de paiement».
Télécommunications : Orange se connecte à la 5G
Par conséquent, la conjugaison de toutes ces «politiques a permis d’améliorer les performances économiques des pays de l’Umoa. Ainsi, le taux de croissance du Pib est ressorti à 5, 3% en 2023 et le taux d’inflation s’est replié à 3, 7%, après avoir atteint un niveau élevé de 8, 8% en août 2021». Le secteur bancaire dans l’Umoa, selon Kassi Brou, «demeure résilient. Les 135 banques en activité présentent un ratio de solvabilité moyen de 13, 1% en mars 2024, pour une norme minimale fixée à 11, 5%».
dialigue@lequotidien.sn