Uemoa Intégration économique : Il reste beaucoup à faire

Le chemin qui mène à l’intégration économique dans l’espace Uemoa reste encore très long. C’est le constat du président de la Chambre consulaire régionale dont l’instance tient depuis hier sa 16e Assemblée générale ordinaire.
L’intégration régionale, voie incontournable pour assurer le développement et la prospérité de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) souffre des tracasseries frontalières et autres taxes douanières, selon le président de la Chambre consulaire régionale (Ccr). «Circuler aujourd’hui, d’un pays à un autre de l’Uemoa, demeure encore dans de nombreux cas, un véritable parcourt du combattant. Des fois, quitter Cotonou pour venir à Dakar, c’est des centaines et des centaines de barrières, des barrières non tarifaires. Les gens sont encore confrontés à ces entraves à l’intégration économique, les tracasseries, les extorsions de fonds sur les corridors ou lors du franchissement de frontière», a déploré Jean-Baptiste Satchivi. Il s’exprimait hier à l’ouverture de la 16e Assemblée générale ordinaire de la Ccr. Malgré des résultats très encourageants, souligne-t-il, «le chemin qui reste à parcourir est encore très long». «L’intégration est une œuvre longue et vraiment de longue haleine et ne peut se conclure que dans la solidarité», a dit M. Satchivi.
De son côté, le président des Chambres de commerce et d’industries du Sénégal, Serigne Mboup, s’est plaint du coût élevé du transport entre pays de l’espace qu’ailleurs. «Il est plus facile de transporter des marchandises vers l’Asie ou l’Europe que d’un pays africain à un autre même s’ils partagent les mêmes frontières», regrette-t-il. Pourtant, les industriels sont indispensables pour le développement de l’espace Uemoa.
«Vous êtes la priorité de toutes les priorités, les Etats s’occupent de l’environnement. Maintenant, c’est à vous de prendre l’initiative, c’est à vous de saisir les opportunités de marché. C’est le temps du secteur privé, c’est votre temps», a exhorté Mahammed Boun Abdallah Dionne. «Pour parvenir à l’émergence économique dans cet espace commun et davantage de prospérité, notre région a besoin de vous, d’hommes et de femmes qui entreprennent et je dis que c’est le temps du secteur privé sous régional», insiste-il comme pour louanger les opérateurs économiques de l’Uemoa. A l’en croire, les crises identitaires et la montée du terrorisme commandent opérateurs économiques et gouvernants à un plus grand resserrement des rangs pour faire ensemble face à ces défis qui interpellent tout le monde. Il s’agit entre autres, de défis de la sécurité «qu’il faut assurer à tout moment pour éviter de fragiliser nos Etats», de la sécurité alimentaire, sanitaire, la libre circulation des personnes, des biens et des services, mais surtout de la problématique du chômage des groupes vulnérables, notamment les jeunes et les femmes représentant par ailleurs, la majorité des populations de l’Uemoa. «Je vous exhorte donc à réfléchir et à proposer à nos Etats respectifs des solutions aux multiples défis», a dit le Premier ministre Dionne.
ksonko@lequotidien.sn