Les établissements de crédit de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) demandent à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) de leur permettre de ne pas provisionner les dettes impayées du Mali vers les banques et celles des autres pays vers les banques maliennes.Par Dialigué FAYE –
La Fédération des associations professionnelles de banques et établissements financiers de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) demande à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) de permettre à ses membres de ne pas provisionner les dettes impayées du Mali vers les banques et celles des autres pays vers les banques maliennes. Dans une missive dont le journal Le Quotidien a copie, Mme Nana Aïssa Ango, présidente de la Fapbef, explique qu’en mettant en œuvre la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les pays de la Cedeao et le Mali, les engagements détenus sur l’Etat du Mali, au 28 février 2022, se chiffrent à 1825 milliards 337 millions 866 mille 999 francs Cfa dont 90 milliards 792 millions 383 mille 152 francs Cfa d’impayés. Les établissements de crédit s’inquiètent ainsi de l’impact négatif des défauts de paiement sur le taux de dégradation de leur portefeuille, le ratio de solvabilité, ainsi que le niveau de leur fonds propre.
La Fapbef de signaler aussi les difficultés liées au remboursement des titres des autres Etats de l’Uemoa inscrits dans les livres des banques maliennes, qui s’élèvent à 787 milliards 904 millions 330 mille 450 francs Cfa, dont les impayés, au 28 février, s’élèvent à 14 milliards 432 millions 385 mille 042 francs Cfa.
«En dehors des titres d’Etat du Mali, une seconde catégorie d’exposition à laquelle font face les établissements de crédit de l’Union, concerne les prêts syndiqués accordés à des entreprises privées maliennes. Etant donné l’impossibilité dans laquelle se retrouvent ces entreprises d’effectuer leur remboursement, nous souhaiterions qu’il soit également possible aux établissements de crédit de l’Union, de bénéficier des mêmes dispositions dérogatoires que celles sollicitées plus haut dans le cadre du traitement des impayés desdites entreprises», écrit Mme Nana Aïssa Ango.
Pour rappel, au mois de février dernier, le Mali avait du mal à s’acquitter de ses paiements sur le marché financier régional. Les autorités maliennes disaient avoir des fonds suffisants, mais ne pouvaient pas y accéder à cause des sanctions prises par la Cedeao et l’Uemoa.
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