UGB – Les autorités décidées à mettre fin aux grèves cycliques : Le recteur bande les muscles
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D’habitude très calme, le recteur, ferme dans ses propos, s’est présenté devant la presse, lors d’une conférence de presse convoquée, pour se prononcer sur la grève des étudiants qui paralyse l’Université Gaston Berger (Ugb) depuis plusieurs semaines. Ousmane Thiaré a en effet sifflé la fin de la récréation au campus de Sanar. Apparemment très remonté contre les meneurs de grèves, le président de l’Assemblée de l’université a décidé de remettre tout le monde dans les rangs. «A partir de maintenant, toute les dispositions seront prises pour un respect du calendrier scolaire. Autant il y a des étudiants qui veulent aller en grève, autant il y a un groupe plus nombreux qui veut étudier», indique le recteur. Pour le professeur Ousmane Thiaré, l’Ugb a besoin de paix et de stabilité, et la grève n’y a pas sa place. Il ajoute : «Si l’on veut y avoir un calendrier académique normal et former des étudiants de qualité, il faut tout remettre en ordre. Et pour ce faire, toutes les dispositions seront désormais prises pour permettre aux étudiants qui veulent étudier de le faire tranquillement, de faire leurs devoirs correctement et leurs examens et ainsi d’être évalués correctement.» D’ailleurs dans ce sens, le professeur Thiaré, qui n’a jamais eu à parler sur ce ton depuis sa nomination à la tête de l’université, a implicitement menacé les fauteurs de troubles qui sont tous avertis. «Ceux qui veulent faire la grève peuvent le faire tranquillement mais qu’ils laissent ceux qui veulent étudier le soin de le faire. Tous les étudiants qui seront identifiés parmi ceux qui perturbent les enseignements, les devoirs ou les examens seront formellement identifiés et traduits devant le Conseil de discipline», prévient le recteur qui a averti que toutes les décisions prises «par l’Assemblée de l’université seront appliquées à la lettre et personne ne pourra les changer».
Le recteur a surtout rappelé aux différents acteurs que le calendrier universitaire ne peut pas être soumis à chaque fois à des modifications et que dans toutes les universités normales, les enseignements démarrent au mois d’octobre pour se terminer en juin si le calendrier universitaire est respecté. Pour cette raison, il a souligné qu’il sera demandé à toutes les Ufr de fixer leurs calendriers qui seront soumis à l’Assemblée de l’université pour validation et à partir de ce moment ils ne feront l’objet d’aucune modification. Mieux, le président de l’Assemblée de l’université a indiqué que si la situation qui prévaut en ce moment à l’Ugb «continue, il sera demandé aux Ufr de se réunir pour déterminer le nombre de sessions qu’il sera possible de faire et une fois cette décision validée par l’Assemblée de l’université qui est le seul organe de décision à l’université, elle ne fera également plus l’objet d’aucune modification».
A la suite du recteur, le directeur du Crous a aussi évoqué les points qui constituent la pomme de discorde avec les étudiants. A ce sujet, Pape Ibrahima Faye a chargé les étudiants qu’il a implicitement accusé d’utiliser de faux alibis pour justifier leurs grèves récurrentes. C’est le cas notamment pour la question de la disponibilité de l’eau et des problèmes d’insécurité qui, selon le patron du centre des œuvres universitaires, n’existent en quelque sorte que dans l’imaginaire des étudiants.
Pour rappel, la Coordination des étudiants de Saint-Louis avait décrété une grève illimitée il y a quelques jours et avait même demandé à ses membres de rester chez eux jusqu’à nouvel ordre. Les étudiants avaient aussi fixé un ultimatum de 72h aux autorités pour résoudre leur plateforme revendicative. Parmi les points de revendications figurent le retard dans le paiement des bourses, les lenteurs sur les chantiers en cours dans le campus de l’université, le non-respect des engagements pris par les autorités sur la question de l’insécurité depuis mars 2021 et le manque d’équipements. Ils avaient aussi exigé de rencontrer le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Par Cheikh NDIONGUE – cndiongue@lequotidien.sn