Contrairement aux étudiants des autres campus, les pensionnaires de l’Ugb ont décidé de maintenir leur grève illimitée jusqu’au départ des ministres concernés par les évènements du 15 mai dernier qui ont provoqué la mort de Fallou Sène.
Pas de désescalade à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Contrairement à leurs camarades des autres campus, les étudiants de l’Ugb ont décidé de continuer le combat. Malgré les efforts consentis par le gouvernement qui a augmenté les bourses, baissé le prix des tickets de resto et limogé le recteur et le directeur du Crous, ils se battent pour autre chose : Ils annoncent que le mot d’ordre de grève illimitée sera maintenu jusqu’à ce «que justice soit rendue pour notre camarade Mouhamadou Fallou Sène». Sans oublier la démission des ministres concernés. Lors de sa conférence de presse hier, la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) a affiché sa détermination à aller au bout de la lutte. Elle nourrit une colère à l’encontre des autorités «préoccupées par la reprise des cours et le retour au calme dans l’espace universitaire, reléguant ainsi la mort de Fallou Sène au second plan». Alexandre Mapal Sambou, président de séance de la Cesl, est très clair : «La vision reste la même, car trois objectifs principaux étaient recherchés lorsque cette grève fut déclenchée. Il s’agit notamment du paiement des bourses à temps, la sortie des Forces de l’ordre dans le campus universitaire et que justice soit faite pour Fallou Sène. Des revendications auxquelles il faut ajouter la démission des ministres concernés. Ces revendications ne sont pas toujours satisfaites entièrement, car l’enquête est déjà bouclée et le dossier transmis au procureur de Dakar sans qu’aucune information ne soit transmise aux étudiants.»
Aujourd’hui, les «Sanariens» sont choqués par le comportement des étudiants des autres universités qui ont levé leur mot d’ordre de grève au lendemain de leur rencontre avec le chef de l’Etat. Les Saint-louisiens n’ont pas participé à cette audience. Pourquoi ? «Il y a eu des incompréhensions sur les objectifs recherchés. Nous fustigeons l’attitude de ces étudiants qui ont rencontré le Président alors qu’ils n’étaient pas représentatifs du mouvement étudiant», annonce M. Sambou qui reconnaît que rien ne les oppose fondamentalement à ces camarades. Ils ne crachent pas sur les promesses présidentielles même s’ils admettent que «l’augmentation de la bourse n’était pas à l’ordre du jour, car quelqu’un qui n’est pas capable de payer une bourse ne doit pas se préoccuper de son augmentation».
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