Les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis ont remporté hier une bataille, en contraignant le directeur du Crous à rouvrir les restos universitaires. Malgré la fermeté affichée ces derniers jours, le patron du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis a dû céder à la pression, confortant les pensionnaires de Sanar dans leur position actuelle : s’alimenter sans ticket.

La fermeté affichée par le directeur du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous) n’aura duré que le temps d’une rose. A l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, les étudiants ont repris le pouvoir après avoir mis la Rn sens dessus-dessous mercredi. Cette expression de colère des Sanariens fait suite à la décision du patron du Crous de fermer les restos universitaires pour mettre fin aux Journées sans ticket (Jst) décrétées par les étudiants depuis plusieurs semaines. Bien sûr, celui qui a dit que la nuit porte conseil n’avait pas tort. Pour faire chuter la tension, les autorités universitaires et administratives ont dû revenir sur leur décision pour se sortir de cette situation délicate imposée par les étudiants qui tenaient vaille que vaille à se nourrir sans contrepartie. Hier, ces derniers ont improvisé une Ag pour informer leurs camarades que Pape Ibrahima Faye a décidé de rouvrir les réfectoires pour leur permettre de continuer à s’alimenter gratuitement.
Pour expliquer sa volte-face, la direction du Crous a expliqué qu’un mécène avait pris en charge les tickets du déjeuner et du dîner pour tous les étudiants qui viendraient s’alimenter sans toutefois donner son identité. En tout cas, ces compromissions faites pour apaiser l’espace universitaire ne sauraient être une solution pérenne. Que va-t-il se passer si ce mécène suspend son financement ? Cette question reste en suspens.
Il faut dire que cette situation ne milite pas à asseoir l’autorité du directeur du Crous. En l’espace de 24h, il a montré deux visages : Après la fermeté de ses propos pour arrêter les «coûteuses» Jst, il a dû lâcher du lest hier, en ordonnant la réouverture des restaurants. Cette décision conforte les étudiants dans leur illusion : ils détiennent le pouvoir dans le campus universitaire. Sans leur assentiment, toute décision prise est vouée à l’échec. D’ailleurs les déclarations des responsables de la Coordination des étudiants de Saint-Louis, qui ont triomphalement célébré leur victoire avec leurs camarades dans le campus, montrent qu’ils restent dans leur logique. Hier, ils ont été conviés à une rencontre pour échanger sur le problème par les autorités administratives, notamment le gouverneur et le préfet, qui se seraient impliquées dans la recherche de solutions.
Il faut savoir que la plateforme revendicative des étudiants tourne autour de questions liées à la réhabilitation des allées piétonnes dans le campus, la réparation des ambulances en panne depuis plusieurs mois et des chambres froides.