Abdoulaye Daouda Diallo part mais la rengaine récusant le ministre de l’Intérieur risque de continuer à siffler dans les oreilles du président de la République. Réclamée par l’opposition et la Société civile, une personnalité neutre ne sera pas la locataire de la place Washington. En effet, le Président Macky Sall a certes changé les hommes mais reste dans sa logique. Pour lui, il est hors de question de confier un département aussi stratégique à un homme hors de son camp. Pour remplacer Abdoulaye Daouda Diallo qui a finalement succombé aux manquements dans l’organisation des Législatives du 30 juillet, Aly Ngouille Ndiaye a été intronisé ministre de l’Intérieur. Ce choix semble du pareil au même. S’il a intégré les rangs de l’Apr après le régime du 25 mars 2012, Aly Ngouille s’est petit à petit placé comme un des grands responsables du parti de Macky Sall.

Frein au dialogue politique ?
Aujourd’hui, dans les rangs des partis de l’opposition, la déception est totale après la lecture de la liste gouvernementale. Car le fait important est que Aly Ngouille sera donc chargé d’organiser l’élection présidentielle de 2019 à laquelle Macky Sall tient beaucoup pour sa réélection. Un scrutin auquel Wade et ses alliés de la Coalition gagnante/Wattu senegaal menaçait de ne pas participer si Macky Sall maintient un ministre partisan. Mais au-delà, cette nomination sera vraisemblablement un blocage à l’appel au dialogue lancé par le président de la République le jour de la Tabaski. En effet, la Société civile et certains acteurs politiques s’étaient accordés sur une doléance : l’organisation des élections par une personnalité neutre pour permettre la matérialisation de ce vœu. Il faudra attendre…
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