L’année 2017 est particulièrement marquée par de événements politiques comme :
Le dialogue politique entre la mouvance présidentielle et l’opposition, des invitations de dîner à l’endroit de la communauté catholique, des acteurs de la culture au Palais… 2017 correspond à l’année de la révision du fichier électoral et qui a permis à plus de 5 millions de citoyens de s’inscrire. Sept mois plus tard, de l’ouverture des inscriptions se sont tenues les élections législatives qui se sont particularisées par l’augmentation du nombre des listes de candidatures, jusqu’à 47. Du coup, il faut imprimer plus de 135 millions de bulletins, soit dépenser plus de 7 milliards, sans compter les 51 milliards dépensés pour la confection des cartes biométriques.
A l’issue de ces élections, la coalition Bby est arrivée en tête avec plus de 49% des suffrages, soit 125 députés sur les 165 sièges. Il faut dire à ce niveau que Bby a gagné dans 43 départements sur les 45 que compte le pays et avec le système politique en cours au Sénégal, cette coalition rafle la quasi-totalité des listes départementales.
Un mois après ces élections, le Premier ministre a rendu sa démission auprès du président de la République ainsi que celle de tout le gouvernement. Il revient ainsi à ce dernier de mettre en place un nouveau gouvernement. Chose qui a été faite dans les 24 heures qui suivent, même si c’est le même gouvernement qui a été reconduit à l’exception de quelques trois ou quatre membres.
Le constat est que dans ce nouveau gouvernement il y a plus de ministres que dans le précédent. Il compte 39 ministres dont 4 ministres délégués. Il y a par ailleurs 3 ministres d’Etat auprès du président de la République. Il faut en outre comptabiliser les ministres conseillers qui sont au nombre de 40. Ce qui nous permet de compter 83 ministres en ce moment.
L’autre constat qu’il faut faire dans ce nouveau gouvernement est qu’il y a certaines localités qui se disent lésées, par exemple la région naturelle de la Casamance entière. Et ce fait date du début du règne du Président Macky Sall, surtout pour les départements d’Oussouye et de Bignona. En effet, c’est la première fois dans l’histoire politique du Sénégal que le département de Bignona soit resté 5 ans sans avoir un ministre avec portefeuille ni une haute responsabilité dans ce pays. Une situation qui s’étend dans la région de Ziguinchor de 2014 à 2017.
En réalité, Bignona n’a que 2 nominations dans ce remaniement. D’ailleurs, nous pensons que Bignona a été rétrogradée, car le coordonnateur départemental de l’Apr a perdu son poste de ministre, chef de Cabinet auprès du Président pour ne devenir que ministre conseiller personnel du président de la République, malgré les bons résultats réalisés dans ce département, chose que tout Bignona déplore. Il faut dire que ce n’est pas une affaire de partage du gâteau, mais plutôt de mérite, car Bignona département a toujours gagné toutes les élections, de 2012 à nos jours.
La question qui découle de ce fait est de savoir pourquoi ce département qui a cru au Président Macky depuis son départ du Pds n’est pas si considéré par ce dernier ? Au niveau des militants, la question est posée autrement : Est-ce que ce n’est pas une erreur pour les fils de Bignona de renoncer à tous les autres partis et de taire toutes leurs ambitions en faveur de la mouvance présidentielle ? Nous ne savons pas si c’est un problème de confiance qui se pose, ou encore un manque de considération du fait que Bignona est trop poli et ne proteste pas pour montrer son indignation comme le font les autres. Paradoxalement, Bignona regorge d’un important potentiel démographique de la région de Ziguinchor. Pour rappel, Bignona compte 19 collectivités locales, alors que Ziguinchor n’en compte que 6, et Oussouye 5. Mathématiquement parlant, si Bignona gagne avec un bon score, cela permet de gagner toute la région. Ce qui nous permet de neutraliser le patron de l’Ucs chez lui comme cela a été le cas lors des Législatives passées.
En définitive, nous jeunes des ces localités victimes d’une injustice monumentale demandons une réparation qui nous aidera à renouveler la confiance de nos électeurs afin d’assurer la réélection du Président Sall en 2019. Cette sollicitation n’est pas de la politique politicienne. Nous qui avons initié ce propos sommes des acteurs politiques, avons toujours gagné chez nous et nous sommes des militants de la première heure. Nous privilégions par ailleurs l’intérêt général. Nous pensons que nous sommes suffisamment matures pour ne pas être l’objet d’une quelconque manipulation. C’est de notre propre initiative et nous continuerons d’attirer l’attention du président de la République jusqu’à ce que ce déséquilibre soit corrigé.

Yankouba BANDIA
Conseiller municipal de la commune de Djinaky
département de Bignona.
yankoubabandia@yahoo.fr