L’opposition sénégalaise a des enseignements fondamentaux et exemplaires à tirer de l’expérience de Mélenchon avec le Nouveau Front Populaire en France, qui regroupe l’essentiel de l’opposition démocratique et populaire française.
L’opposition sénégalaise doit nécessairement se rassembler fortement, massivement et par convergence de vues politiques et d’objectif prioritaire. Par conséquent, elle doit cesser ses démultiplications ridicules, opportunistes, sans lendemain qui ne font que la rendre insignifiante et la tire vers le bas. Ce large rassemblement doit se faire au sein d’un front populaire véritablement patriotique, à l’exemple du Nouveau Front Populaire (Nfp) en France. Oui, un front homogène avec un but clair sous la direction de leaders démocrates, républicains, intègres, humbles et respectueux du peuple sénégalais. Cela est un vœu démocratique et général. Mais non, un front de partage du gâteau, composé de chefs dictateurs, fascisants, arrogants, prétentieux, des populistes, avides de pouvoir et de richesse. Enfin, comme l’a dit Martin Luther King : «Nous avons besoin de leaders qui ne sont pas amoureux de l’argent, mais de la justice. Qui ne sont pas amoureux de publicité, mais de l’humanité.»
Ce front devra regrouper toutes les forces vives de progrès, républicaines et démocratiques, et les masses populaires victimes des manipulations du régime Pastef. C’est-à-dire tous ceux qui veulent arracher notre cher pays des griffes de pastefiens, un régime dictateur qui nous conduit vers un État fasciste et en vue de sa transformation en ghetto. Et en outre, l’implosion de ce que nous avons de plus cher au monde. C’est-à-dire cette exception sénégalaise que tous les peuples d’Afrique nous envient. Oui, puisque nous sommes, l’unique pays africain à ne connaître aucun coup d’État depuis son indépendance. Et cela, nous le devons à notre armée républicaine, une démocratie consensuelle, voulue et acceptée par une classe politique responsable et qui sait raison garder. Elle n’a pas majoritairement aussi, l’ambition de prendre le pouvoir à tout prix et non par les urnes. Et en outre, notre pays est un havre de paix qui vit dans l’unité de ses diversités, la paix sociale, la cohésion nationale et le commun vouloir de bien vivre ensemble. Voilà pourquoi, c’est un devoir impérieux pour chaque citoyen conscient de la situation et du danger imminent qui nous guette ; en faisant tout pour faire échec à ce plan machiavélique de Pastef à l’endroit de notre pays. Un plan qui consiste, à nous imposer un Parti-État, comme l’a annoncé publiquement Ousmane Sonko qui ne cache même plus ses intentions de caporaliser tous les pouvoirs entre les seules mains des pastéfiens.
Cela, après avoir réussi et fini de diviser l’opposition, en les accusant fallacieusement d’être à la solde de Macky Sall. Ces derniers malheureusement et naïvement, sont tombés dans le piège de Sonko. Ce qui a permis à Pastef de remporter, largement, aussi bien la présidentielle que les législatives, puisqu’il avait mis à mal, l’opposition et les électeurs naïfs. Mais Pastef a semé la zizanie au sein des familles sénégalaises par des calomnies et diffamations de toutes sortes fabriquées de toutes pièces, dans le seul but de régner en maître sur tout le Sénégal.
Alors que le Sénégal appartient à tout le peuple sénégalais souverain, qui confie sa destinée, par voie d’élections et par mandat pour une durée déterminée renouvelable. Cela par un vote au suffrage universel, par exemple un Parti politique, régi par le droit privé. Mais tout cela, le Pm le foule aux pieds par sa récente déclaration qui est une violation grave de notre constitution, car elle dégage nos institutions et lois en vigueur dans une république incarnée et normée. En quelque sorte, tout cela ressemble à une lame de fond d’un coup d’État institutionnel qui ne dit pas son nom, mais se trame et se met en œuvre minutieusement, pour mettre les Sénégalais devant le fait accompli, en utilisant l’Assemblée nationale. Oui, puisque personne, surtout l’opposition et les forces vives de la nation sont amorphes et ne font rien.
Malgré cependant, une multitude de partis politiques, de mouvements, de syndicats, de fronts, d’individualités qui devraient se constituer en une puissante force d’opposition, de vigie, sauvegarde et d’exigence de respect scrupuleux de la constitution, des libertés individuelles et collectives des citoyens et de la démocratie notamment. Mais tel n’est pas le cas. Ils se contentent plutôt de laisser-faire et d’observer le Pastef agir en roue libre. Ce qui fait que, le pouvoir en place a bien les coudées franches et agit à sa guise, comme bon lui semble dans le pays.
Pastef a réussi déjà, à émietter l’opposition et même à nourrir l’idée morbide d’effacer toute forme de s’opposer à lui. D’ailleurs, Pastef fonctionne actuellement, comme un Parti unique de fait, en attendant de l’instaurer, comme tel, ce qui ne saurait tarder.
Oui, puisque Pastef croit avoir conquis le Sénégal par les armes et qu’il devient donc sa propriété privée. Ne riez surtout pas, car Bokassa, Mobutu et Idi Amine Dada, etc. avaient commencé par cette pratique machiavélique. Eh oui, comme l’appétit vient en mangeant et Pastef fait tout en passage de force avec la complicité naturellement, de certaines institutions. Et tous les dictateurs du monde procèdent ainsi, c’est-à-dire, ils agissent à petits pas, avant de se transformer en véritables monstres.
En matière de leader, j’ai choisi l’exemple singulier de Jean Luc Mélenchon, pas en tant que personne, mais pour ses idées et sa méthode et ses qualités de manager en politique. Le leader de La France insoumise (Lfi) est aussi l’un, de ses principaux artisans pour la mise sur pied du Nfp et de son succès électoral. Mélenchon a patiemment, avec détermination, abnégation et désintéressement à l’argent et à la notoriété, bâti avec d’autres le Nfp, sans avoir bénéficié d’aucun privilège de poste, même électif par Nfp.
Un cas pareil est rare de nos jours chez les politiciens. C’est un bel exemple de don de soi à retenir par tous les politiciens qui entendent faire la politique comme un sacerdoce, et non pour s’enrichir et jouir des délices du pouvoir. Voilà pourquoi j’ai retenu le nom de Mélenchon, comme un exemple de leader. Effectivement, Mélenchon a tout cédé à ses autres camarades, même son poste de député pour que le Nfp soit debout et fort pour atteindre son objectif. C’est une générosité rare en politique, mais bien recherchée chez les politiciens et surtout les leaders. Cela permet de trouver des consensus forts et d’avancer dans la cohésion, sans tiraillement pour des privilèges personnels. La méthode a conduit vers la réussite d’un idéal commun d’une grande dimension patriotique et populaire. En dehors d’être un percutant débatteur et défenseur de l’idée Nfp pour sa réussite, il est au service du Nfp et fait face victorieusement, à tous les adversaires sur tous les plateaux de télévision et aux micros des radios. Si Macron est fragilisé durant tout son mandant et que le gouvernement Bayrou est tombé, Mélenchon et Nfp y ont contribué pour beaucoup. Et, sa satisfaction n’est rien d’autre que d’avoir contribué significativement à envoyer Macron aux enfers. Ce qui n’est pas une mince affaire pour un homme politique dans un combat aussi âpre.
La question capitale au Sénégal, ce n’est plus actuellement l’opposition des partis politiques et des politiciens seulement ; mais ce sont toutes les forces vives de notre pays qui sont concernées et doivent s’intéresser à la situation. Ce front doit englober les masses populaires déshéritées, les travailleurs, les paysans, éleveurs, pêcheurs et j’en passe. Oui, la jeunesse, envoutée et trahie par Pastef, les étudiants, les ménagères, la diaspora aussi et enfin, toutes les victimes de Pastef ont leur place dans ce front pour mener ensemble le combat.
Ce front populaire est une question majeure pour un large rassemblement des forces vives et patriotiques qui doit regrouper des hommes et des femmes, déterminés à faire mieux et plus que la CA2000 et le M23.
L’heure est arrivée donc, afin que nos hommes et femmes politiques se reconvertissent pour faire la politique dans le vrai sens du terme. C’est-à-dire qu’ils doivent être de vrais artisans pour diriger la cité et se mettre réellement au service des populations, afin de leur procurer un bien-être économique et social. Et en outre, qu’ils cessent de se servir toujours des populations, de les prendre pour prétexte pour régler leurs propres intérêts, au détriment du peuple, qu’ils prétendent et clament partout les défendre. L’histoire nous a appris que quand le peuple est désintéressé de ses propres préoccupations majeures, il ne les surveille ni contrôle. Ce sont alors des politiciens véreux qui parlent en son nom et prétendent agir pour son compte, et qui le roulent dans la farine. Cela s’est toujours vérifié, tout ce qui se fait pour le peuple, mais à son insu, pourrait l’être contre lui et à ses dépens.
Oui, Hamidou Anne a parfaitement raison, «ceux qui dirigent notre pays actuellement sont de vrais plaisantins.»
Mandiaye GAYE