La famille du jeune Babacar Sy, tué dimanche dernier par Albert Dione, un agent du Groupement mobile d’intervention (Gmi), en service au camp Michel le Grand de Thiès, réclame justice.

C’est le deuil à Hlm Thialy. La mort du fils de l’imam du quartier a plongé tous les habitants de ce populeux quartier de la commune Nord dans la tristesse. Le jeune homme, âgé d’à peine 23 ans, a été tué ce dimanche par un agent du Groupement mobile d’intervention (Gmi), en service au camp Michel le Grand de Thiès. Selon les témoins qui ont assisté à la scène d’horreur, «c’est à bout portant que le policier, avec son arme de service qu’il détenait par devers lui, a abattu le jeune homme». Le drame est survenu dans le bar du quartier dénommé : «Chez Edou», près du poste de santé. C’est suite à une altercation entre les deux parties que le jeune policier a usé de son arme à feu. Loly Gassama n’en croit toujours pas ses oreilles. La maman de la victime explique l’avoir «personnellement joint au téléphone pour lui demander s’il n’allait pas rentrer à Dakar où il est employé à la Soboa. Parce qu’à chaque fois, il quittait vers midi. Il m’a répondu qu’il va sans tarder rappliquer pour ensuite rentrer. En ce moment précis je me trouvais dans ma chambre en compagnie de son père. Il est arrivé, a échangé quelques mots avec son père, avant d’aller prendre un bain. Au moment de partir, il est venu solliciter des prières auprès de son père, lequel lui a aussi promis de lui offrir le Livre saint du Coran qu’il lui demandait depuis un certain temps. Moi aussi j’ai eu à formuler des prières en son endroit avant son départ. Et ce n’est qu’un laps de temps après que j’ai vu un de ses ami, Georges, venir nous informer de son décès. Mon fils était célibataire sans femme ni enfant», pleure la dame déboussolée. Pape Yankhoba Sall, un proche de la famille, juge : «Un acte odieux commis par un élément de la police qui n’était même pas de service au moment des faits.» Pour dire, selon lui, que «ce n’est pas une petite affaire parce que c’est une perte en vie humaine, d’autant aussi qu’il s’agit d’un homme de loi qui a violé la loi. Nous pensons que nous sommes dans un pays de droit donc la justice fera son travail». Ainsi au nom de la famille Sy, il réclame justice.
L’accusé, le policier Albert Dione, peint, sur les lieux du drame, sous les traits d’un «homme de tenue qui, pour un rien, brandit son arme à feu en guise de menace», serait le gérant d’un magasin de stockage d’armes à feu au camp Michel le Grand du Gmi de Thiès. Ce dernier a été appréhendé par ses collègues du Commissariat central de Thiès le même jour, et placé sous mandat de dépôt pour homicide involontaire. Selon quelques éléments de l’enquête, le policier a reconnu avoir «atteint par inadvertance son ami alors qu’il était en train de réparer son arme, une balle est partie atteindre mortellement Babacar Sy à la poitrine». Et selon un des amis de la victime, le nommé Martin demeurant à Petit Thialy, témoin des faits, «c’est le policier, lui-même, une fois son forfait accompli, qui est vite sorti pour aller chercher un véhicule pour évacuer d’urgence le blessé à l’hôpital. Mais il rendu l’âme avant même son évacuation à l’hôpital». Il poursuit ses témoignages pour enfoncer : «Albert Dione a l’habitude de menacer les gens avec son arme à feu, qu’il brandit à tout bout de champ. Il est coutumier des faits. Il vient souvent semer la terreur ici.»
Le défunt Babacar Sy a été Inhumé au cimetière Diakhao à Thiès.
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