Eviter la répétition des couacs de 2017 pour rassurer la classe politique en direction de 2019 : C’est le sens de l’ouverture des concertations sur le processus électoral, dirigées par Saïdou Nourou Ba. Macky Sall franchira-t-il le pas en choisissant un homme neutre, comme réclamé par l’opposition, pour organiser la Présidentielle ?

Les couacs notés dans le processus ayant conduit aux Législatives du 30 juillet ont dû imposer les «retrouvailles» entre pouvoir et opposition. Même si c’est une partie, et pas des moindres de cette opposition, qui n’a pas répondu à l’appel de Macky Sall au dialogue politique. Disons électoral. C’est qu’à Touba par exemple, des dizaines de milliers de citoyens n’ont pas accompli leur devoir civique.
Abdoulaye Wade et ses alliés sont sortis victorieux alors que la majorité voulait une reprise du vote dans cette ville religieuse au poids électoral non négligeable, puisque ce sont ses 5 députés qui ont permis à la Coalition gagnante/Wattu senegaal d’obtenir le seul groupe parlementaire de l’opposition. A Dakar, Manko taxawu senegaal accuse le pouvoir, qui a raflé les 7 sièges, d’avoir «usé» et «abusé» des ordres de mission qui auraient fait la différence. Sans compter les problèmes liés à la mise à disposition des cartes d’électeur et l’utilisation des récépissés qui n’ont que peu fonctionné. C’est, entre autres, ce qui avait outré Abdoulaye Wade qui avait juré que son parti et ses alliés ne participeraient plus à une élection organisée par Macky Sall.
Dans cette ambiance de suspicion, de crise de confiance, de contestation de Abdoulaye Daou­da Diallo, il était clair que les acteurs n’avaient d’autre choix que de retourner à la table du dialogue. Encore que l’arrivée de Aly Ngouille Ndiaye à la tête du ministère de l’Intérieur, un autre Apériste, n’emballait pas l’opposition. Blocage. Le pouvoir s’en rendra compte à l’ouverture du dialogue, puisqu’il a eu en face de lui tous les partis politiques ou presque, sauf les plus représentatifs à l’issue des Législatives. La Coalition ga­gnante/Wattu senegaal, arrivée 2ème et la coalition Manko taxawu senegaal, 3ème. Espoir de déblocage. Le chef de l’Etat choisit Saïdou Nourou Ba pour diriger le Cadre de concertation sur le processus électoral. Le diplomate à la retraite, diversement apprécié, veut faire du retour des boycotteurs un de ses chevaux de bataille. Mais il ne convainc pas pour le moment, en tout cas, les concernés. Macky Sall a donc écarté Aly Ngouille Ndiaye du dialogue, mais l’idéal pour ses adversaires, c’est qu’il aille plus loin en choisissant un homme neutre pour l’organisation de la Présidentielle elle-même.
2017 est mort. 2018 est non pas l’année préélectorale, mais bien électorale. Parce que 2019, ce sera trop tard. Y aura-t-il encore consensus sur l’homme ou les hommes, sur le fichier électoral ? L’apaisement du climat politique dépendra du Président Sall.
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