Malgré la répression, les trafiquants trouvent toujours les moyens de contourner les contrôles. Ces derniers temps, la cartographie de la criminalité faunique s’est étendue à la frontière sénégambienne, après les zones de Tambacounda et Kédougou. Lors d’un contrôle rigoureux, le 19 décembre dernier, un agent de la Police des frontières de Keur Ayib (Paf), a découvert dans un bus effectuant la liaison Sédhiou-Dakar, une antilope du Sénégal, partiellement protégée par l’article D36 du Code de la chasse et de la protection de la faune sénégalaise. Et un présumé trafiquant de faune a été pris en flagrant délit de détention et circulation d’un bébé Guib harnaché. «Le présumé trafiquant de faune, qui n’avait jusqu’alors jamais été inquiété par la Justice, n’en serait pas pourtant à son premier coup d’essai et s’enrichissait illégalement depuis des années, grâce à ce commerce interdit d’animaux sauvages», informe-t-on.
Pour l’instant, le présumé trafiquant a été placé en garde à vue. Et il risque gros, si les faits qui lui sont reprochés étaient avérés, car sa peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an et une amende jusqu’à 1 200 000 F Cfa, selon l’article L32 du Code de la chasse et de la protection de la faune. Car nul ne peut posséder, faire circuler ou commercialiser des animaux sauvages au Sénégal, sans se référer et se soumettre aux lois de protection de la faune.
Il faut noter que la jeune antilope serait capturée en Casamance, après l’abattage de sa mère. Lors de sa découverte dans le carton, elle avait du mal à se lever tant le contenant dans lequel elle était habilement dissimulée, était petit. Son état de santé est bon et elle a immédiatement été prise en charge par les services de la Direction des parcs nationaux, avec l’appui du projet Eagle Sénégal.
Il faut rappeler qu’entre 2020 et 2021, les opérations menées par les ministères de l’Environnement et la Direction générale de la police, en collaboration avec le Projet Eagle Sénégal, auront abouti à la saisie de 134 animaux vivants et 58 animaux sauvages morts, sans compter plus de 20 kilos d’ivoire, 48 griffes de léopards et 31 dents d’hippopotames. Il faut aussi savoir que «la criminalité faunique entraîne dans son sillage, une déstabilisation économique et sécuritaire».
Par J. GOMIS – justin@lequotidien.sn
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