2021 est une année extrêmement difficile et trouble, à cause de la pandémie du Covid-19. Nous avons constaté des pertes de revenus et une baisse des activités productives, une réduction des recettes fiscales, des vagues de contamination et une montée de la pauvreté dans les quartiers. Sans tarder, le président de la République a mis en place le Programme de résilience économique et sociale pour faire face aux effets de cette pandémie. Deux milliards F Cfa alloués à l’éducation dont 700 millions uniquement à l’enseignement supérieur, la suspension du recouvrement de la dette fiscale et douanière pour les impactés et 500 milliards mobilisés d’un seul coup pour redynamiser le secteur de la santé. La bonne tenue des comptes publics a permis dans l’immédiat, cette mobilisation exceptionnelle de ressources financières et en même temps de faire face aux problèmes mondiaux tels que l’insécurité, le changement climatique et la dette publique.
Le ministère des Finances a joué un rôle très important durant cette pandémie, grâce à sa méthode d’anticipation et sa rigueur budgétaire. Le pays est bien approvisionné en produits de première nécessité malgré les restrictions, l’inflation a été maîtrisée et les dépenses salariales sont assurées. Malheu­reusement, le chef de l’Etat n’est pas souvent compris par une partie du Peuple à cause d’une communication entretenue, en inadéquation avec la Loi des finances. Certains politiciens ne traduisent pas fidèlement la réalité, car ils sont habitués à vouloir tromper l’Autorité.
2022 est une année d’espoir, de consolidation et relance des activités. La Loi des finances 2022 est arrêtée à 3610,7 milliards F Cfa en recettes et 4394,7 F Cfa en dépenses. Une grande priorité est accordée à l’agriculture, avec 60 milliards pour subventionner les intrants agricoles et la reconstitution du capital semencier. Il s’agit de lutter contre l’extrême pauvreté, en augmentant les rendements agricoles. L’enseigne­ment supérieur occupe une grande part du budget 2022, avec 190 451 008 999 F Cfa répartis entre prise en charge des étudiants, construction d’universités et recherches. Pour l’emploi des jeunes, en plus des programmes et projets liés au secteur, l’Etat accorde une importance particulière à l’industrie avec le développement des plateformes de production et la plateforme industrielle de Diamniadio. En matière d’infrastructures, il est prévu un programme spécial de désenclavement et le développement des corridors, suivi de l’aménagement du réseau routier national. 10 milliards seront mobilisés pour la relance du chemin de fer.
Il est attendu une reprise effective des activités et la satisfaction de la demande sociale, à partir de 2022. Pour cela, il est impératif de recouvrer toutes les recettes fiscales et douanières, diminuer les exonérations fiscales et avoir une discipline quant aux dépenses de fonctionnement. Malgré le déficit budgétaire, le Sénégal a une bonne stratégie de gestion de la dette, à moyen et long terme. Selon le rapport Africa’s pulse de la Banque mondiale, le pays devrait connaître une croissance de 5,5% et une inflation autour de 2%.
L’avenir est radieux, il faut simplement du travail et de la patience. Une génération doit travailler pour une autre ; se départir des mauvaises et fausses idées qui sapent le bon fonctionnement de l’économie et la démocratie. Un pays est en permanente construction, il faut faire et refaire, penser et repenser pour consolider une Nation. Il faut un pouvoir politique éclairé, très compétent et sérieux, et une opposition qui dit la vérité et est de bonne foi. Ce sont les deux conditions fondamentales qui garantissent une croissance soutenue et durable. Divertir en permanence un Peuple par de fausses informations ou poser les germes d’une insécurité publique ressemblent à une fuite du débat contradictoire et sérieux. Il n’y a pas de crise économique et financière au Sénégal, il faut préserver les acquis et mobiliser toutes les énergies pour l’émergence intégrale.
Alpha YOUM – Spécialiste de Gestion publique et Droit social