L‘explosion du puits de Ngadiaga a provoqué un dommage collatéral avec une soixantaine de travailleurs mis en chômage technique depuis hier par l’entreprise pour motifs économiques.

Le soulagement a été bref… Après l’extinction du puits de gaz de Fortesa, les travailleurs doivent faire face à un nouvel incendie qui va consumer une soixantaine de travailleurs de cette société gazière. C’est à travers une note de service publiée le 29 mars dernier que la société a informé ses agents de cette décision. Ils sont mis en chômage technique partiel à partir du 1er avril ; et ce, jusqu’au 30 septembre 2021. Cette décision «inacceptable» met en rogne les travailleurs qui dénoncent la désinvolture de la direction générale qui leur a notifié la décision à travers une note de service, affichée au niveau des locaux de l’entreprise. Elle invoque la lourdeur du poids des charges et son incapacité à payer les dettes contractées au niveau des banques depuis la déclaration de l’incendie d’un de ses puits de gaz implanté au village de Dieuleuk Peulh. «Depuis 2018, nous traversons une crise profonde liée à la baisse de notre production de gaz. Ce phénomène s’est accentué avec l’incendie sur notre puits Sa2, occasionnant la perte de la moitié de notre production actuelle», explique Fortesa. Annonçant qu’elle travaille sur «des solutions durables pour revenir le plus rapidement possible à un fonctionnement normal», le directeur général de la société ajoute : «Fort de ces constats et en l’absence de solutions à court terme», la société a décidé de mettre en «chômage technique l’ensemble du personnel, comme le prévoit l’article 65 du Code du travail. Les pourcentages de paiement de salaires vous seront communiqués ultérieurement».
Ces arguments sont «faux», rétorquent les travailleurs qui estiment que la production gazière mensuelle de l’usine est de 600 mille m3, soit un volume de 20 mille m3 par jour. Les travailleurs de Fortesa n’ont pas aussi manqué de dénoncer «leurs mauvaises conditions de travail avec à la clé un défaut de couverture médicale et de versement à l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) depuis 2017».
Il faut rappeler que l’incendie, qui a été éteint le 25 mars 2019, s’est déclaré le 19 décembre 2020 sur le site de Dieuleuk Peulh, à la suite d’une éruption de gaz naturel. C’était lors d’une opération de forage dans la zone de Ngadiaga, une plateforme on-shore, située dans la commune de Notto Gouye Diama, département de Thiès. L’explosion a causé la mort de Henry Gunning, en charge de la Maintenance et du suivi des travaux de la plateforme d’exploitation du gaz de Ngadiaga. S’en est suivi celle du gendarme Sakoura Gaye, déployé pour la sécurisation du périmètre gazier, qui a péri par noyade.