UNICEF – Conséquences de l’escalade de la violence armée au Burkina Faso, au Mali et au Niger : Près de 5 millions d’enfants auront besoin d’une aide humanitaire au cours de l’année

La violence armée au Burkina Faso, au Mali et au Niger a des effets dévastateurs sur la survie, l’éducation et la protection des enfants. L’Unicef estime à 5 millions le nombre d’enfants qui auront besoin d’une aide humanitaire au cours de l’année 2020. Elle demande aux différents acteurs de faire des efforts renouvelés, accrus et concertés pour faire face à cette situation.
«L’escalade de la violence armée au Burkina Faso, au Mali et au Niger a des effets dévastateurs sur la survie, l’éducation, la protection et le développement des enfants.» C’est l’alerte lancée par l’Unicef dans un document. Selon cet organe des Nations unies, «les attaques armées prenant pour cible des communautés, des établissements scolaires, des centres de santé et d’autres institutions et infrastructures publiques n’ont jamais été aussi nombreuses». D’après l’Unicef, elles perturbent «les moyens de subsistance et l’accès aux services sociaux». De même, renseigne-t-elle, «la hausse de l’insécurité a également exacerbé les vulnérabilités chroniques déjà présentes dans la région, notamment les niveaux élevés de malnutrition et le manque d’accès à une eau salubre et à des installations d’assainissement». Selon les données, «près de 5 millions d’enfants auront besoin d’une aide humanitaire au cours de l’année 2020 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, contre 4,3 millions en 2019». Partant du fait que «les attaques perpétrées par des groupes armés se sont multipliées dans certaines régions du Burkina Faso, du Mali et du Niger au cours des deux dernières années», l’Unicef estime à 1,2 million le nombre de personnes déplacées dont des enfants constituent la moitié. Cet organe des Nations unies attire l’attention sur le fait que «les enfants et leur famille fuyant les conflits risquent davantage d’être victimes de la violence et de l’exploitation et d’être recrutés par des groupes armés non étatiques». Rappelant que «l’éducation constituait déjà un défi majeur pour les pays touchés par le conflit», les auteurs du document informent que «le problème a empiré avec la banalisation des attaques et des menaces visant les écoles, les enseignants et les élèves à travers la région». D’après les chiffres, «entre avril 2017 et décembre 2019, six fois plus d’établissements ont été contraints de fermer leurs portes en raison des violences au Burkina Faso, au Mali et au Niger». «Plus de 3 300 écoles étaient fermées en décembre 2019 et la situation affectait près de 650 000 enfants et plus de 16 000 enseignants», a-t-on fait savoir.
Pour l’Unicef, «des efforts renouvelés, accrus et concertés doivent être déployés si nous voulons endiguer les violences actuelles et les empêcher de gagner les pays voisins». Elle exhorte «les Etats à protéger l’éducation et à respecter les principes de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, qui appelle les parties aux conflits armés à cesser de prendre pour cible les établissements scolaires, les structures d’éducation et leur personnel». Et aussi «à s’efforcer d’instaurer des environnements d’apprentissage protecteurs et à respecter les lignes directrices pour la protection des écoles contre l’utilisation militaire durant les conflits armés». Il est également demandé, aux gouvernements, aux groupes armés et à la Communauté internationale «de prendre des mesures concertées afin de cesser de prendre pour cible et de menacer les écoles, les élèves, les enseignants et les autres membres du personnel scolaire et à faire en sorte que chaque enfant jouisse d’un apprentissage de qualité».