Les postes d’enseignants créés, la construction de quelques salles de cours, de bureaux sont des mesures jugées insuffisantes par le Sudes/Esr pour accueillir les nouveaux bacheliers. Selon les membres de ce syndicat, pour maintenir le système de l’enseignement supérieur en vie, il faudra faire plus.

L’orientation des bacheliers dans les universités publiques suscite toujours des commentaires. Selon le Sudes/Esr, les mesures prises par le Ministère de l’enseignement supérieur et de l’innovation (Mesri) sont insignifiantes par rapport à l’évolution réelle des effectifs d’étudiants. Les membres de ce syndicat qui ont observé une grève d’avertissement hier, soutiennent que «la création d’une poignée de postes d’enseignants, la construction de quelques salles de cours, de bureaux et une hausse légère des budgets des universités» ne peuvent pas maintenir le système d’enseignement supérieur «en vie». Dans un document, le Secrétaire général du Sudes/Esr informe que son organisation «s’oppose catégoriquement à une reconduction de trop des mêmes recettes du gouvernement». Dr Oumar Dia précise que par cette position, le Sudes/Esr ne «cherche pas à aggraver des difficultés déjà réelles mais à refuser tout simplement de se rendre complice d’un probable projet de tricherie du ministère». M. Dia et ses camarades dénoncent le manque de volonté des autorités concernant la situation des universités sénégalaises. D’après eux, «si le gouvernement avait mis autant de volonté dans la construction des infrastructures universitaires qu’il en a mis dans celles du Centre de conférence international Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad), de l’Arène de lutte de Pikine et de l’Arena stadium de Diamniadio, on aurait eu moins de difficultés à accueillir aujourd’hui les nouveaux bacheliers dans les universités publiques et les Isep». Le Sudes/Esr qui soutient que le gouvernement a échoué «à rendre effective la carte universitaire qu’il avait lui-même planifiée en 2013», l’appelle à reconnaitre «sa responsabilité totale dans la situation actuelle» et à «prendre des mesures d’accompagnement extrêmement fortes et urgentes». Il s’agit, d’après ces syndicalistes, «d’identifier sans délai, toutes les infrastructures du gouvernement pouvant accueillir des enseignements comme les bâtiments de l’Uni­5versité du Futur africain (Ufa) de Sébikotane et les mettre immédiatement à la disposition des universités et des Isep du pays». Cette organisation de­mande aussi la création et la répartition entre «les universités et les Isep d’au moins 500 nouveaux postes d’enseignants pour l’année 2019 et 2020».